La mort lui va si bien
Attention les yeux ! Dans Reiko the Zombie Shop, ça découpe, ça crie, ça tue et le tout dans un flot d'hémoglobine qui submerge le lecteur toutes les trois pages. Oui, ceci est un manga d'horreur. Les amateurs de chair fraîche seront donc rapidement conquis par les déchiquetages, égorgements, éventrations et autres petites subtilités qui font Reiko The Zombie Shop. Le dessin de Mikamoto Rei rend de plus justice au genre avec un style très malsain, qui pourrait faire penser à du shôjo, l'amour en moins et le sang en plus.
Avec ses grands yeux et ses couettes de petite fille, Reiko fait presque figure d'héroïne parfaite pour ce genre, plus intéressée par l'argent qu'elle récoltera après son contrat que par les malheurs de ses clients.
De plus le découpage du scénario reste original avec des épisodes indépendants les uns de autres et plusieurs petites histoires qui se dégustent comme autant de petites nouvelles d'horreurs dans la lignée des Contes de la Crypte.
Et tout irait pour le mieux si l'auteur n'opérait pas un virage à 180 degrés dès le deuxième tome, où les petites histoires indépendantes se transforment en une sorte d'aventure où les épisodes se suivent dans une cohérence plus qu'approximative. Des héros, des ennemis et un grand méchant (ou plutôt une grande méchante) apparaissent sans crier gare et même le genre « horror mystery » de Reiko The Zombie Shop laisse place à un manga d'aventures à la limite du grotesque où les héros s'affrontent à coups d'invocations de zombies, entre Pokémon et Yugi-Oh. Version gore évidemment.
Une série à suivre malgré tout.