Faisant écho aux aventures de Spirou à New-York sorti 3 ans avant, et au vu du contexte politique de guerre froide toujours présent, il était presque normal que Spirou parte à l'est faire un tour à Moscou. A ce moment-là, Gorbatchev était à la tête du pays et l'URSS commençait à s'ouvrir. Arrivé en repérage en novembre 89, Tome et Janry devait faire ce nouvel album sur fond de perestroïka et d'espionnage. Sauf que l'histoire en a décidé autrement à la chute du mur. Tout fût à refaire à leur retour en Belgique. Après des jours d'interrogation, Janry eu l'idée d'une histoire qui tournerait autour de la momie de Lénine.
Passé les premières pages nous racontant avec humour le folklore russe, le scénario qui conduit Spirou et Fantasio à ce voyage en Russie se dérobe sous nos pieds tel de la glace. Si l'histoire de la momie de Lénine à dérober semblait drôle à imaginer, sur le papier, le manque cruel de rythme rend cette anecdote peu passionnante. Et ce n'est pas le retour de Zantafio en chef de la mafia russe, assez effacé et moins imposant qu'à l'accoutumé, qui nous emportera dans l'histoire. Beaucoup (trop?) de gags qui font, évidemment, le sel de l'album, mettant nos deux amis dans des situations burlesques fasse à la mafia, un Spip muet (qui sera de moins en moins présent dans la suite des albums) et des personnages secondaires moins fort que ceux de New-York font que ce Spirou ne laissera pas un souvenir durable.
Applaudissons encore les dessins de Janry qui retranscrivent à merveille l'ambiance moscovite tant dans les décors de la ville que dans le comique des situations auquel font face nos deux héros. Une des belles réussites de cette histoire.
Un album moins bon qu'à l'accoutumé mais qui reste sympathique à lire par temps froid !