En fermant chaque tome d’East of West, on se dit « Pu… c’est génial ! » C’est toujours une magnifique expérience, et pourtant quand on entame un nouveau tome on se dit « Pu… je suis perdu ! » Il nous faut toujours un petit temps d’adaptation pour se remémorer tous les événements, les personnages de Jonathan Hickman et Nick Dragotta, tant leur travail sur East of West est d’une richesse incommensurable et d’une profondeur sans égal.


Avec la déclaration de guerre ouverte entre les Sept Nations américaines, le monde entre désormais dans l’an 2 de l’Apocalypse, annoncé par la réapparition des Cavaliers. Sur les ruines d’une paix fragile qu’il a consciemment sacrifiée, Archibald Chamberlain, président des Etats confédérés, semble à chaque fois devancer ses adversaires, mais pour combien de temps encore ?
(Contient les épisodes #16 à 19 et The World)


Comme souvent, le résumé de ce tome est un peu biaisé, puisque qu’Archibald Chamberlain est un personnage, certes d’une grande importance, mais qui ne joue aucun rôle, du moins n’apparaît pas dans ce tome, ou peu.


Ce quatrième tome s’ouvre avec un épisode spécial intitulé « The World », où les différentes nations américaines nous sont présentées, de façon assez complète, et inédite. Et ce chapitre, passionnant, nous permet de replonger plus facilement dans le bain.


Comme dans le précédent tome, celui-ci suit deux intrigues bien différentes, mais qui seront sans doute amenées à se croiser de façon obligatoire à un moment donné.
Le pays est en proie de sombrer dans le chaos. La déclaration de guerre de la Première de la Maison Mao a été le point de départ d’événements sanglants. Le premier événement marquant de cet an 2 de l’Apocalypse est la disparition de la République des Etats-Unis du Texas, balayé en un rien de temps par la puissance technologique sans pareil de la Nation Infinie ! Ces derniers venant ensuite proposer une alliance à la République Populaire d’Amérique ! Dame Mao étant très demandée puisqu’elle va également recevoir la visite de Mort…
De leur côté, les trois Cavaliers de l’Apocalypse, encore enfants, se remettent doucement de leur défaite cinglante face à Babylon, et se préparent à reprendre la route pour accomplir leur volonté de tuer le rejeton de Mort.


Ca jeune Babylon est justement le centre d’attention de la seconde intrigue, puisque cet enfant complètement blanc, il voit le soleil pour la première fois, est enfin sorti de la prison où il était éduqué, conditionné par le Message.
Accompagné de Ballon, une intelligence artificielle conçue pour faire de Babylon le destructeur implacable de notre monde, il découvre l’extérieur pour la première fois. Mais ce qu’il voit est tronqué par les images virtuelles de Ballon. Ce dernier, s’il semble éprouver quelques sentiments pour le jeune garçon, ne peut s’empêcher de suivre sa programmation et de passer du statut de protecteur, de maître d’apprentissage à celui de manipulateur…


Graphiquement, Nick Dragotta est le parfait penchant, double à Jonathan Hickman, répondant au génie scénaristique d’Hickman avec son génie artistique en parfaite adéquation. Si les cases ne sont pas forcément détaillées, ce n’est absolument pas le cas des personnages, d’une grande richesse artistique. On voit qu’il y a un véritable travail en profondeur de Dragotta sur ces personnages, ce qui va parfaitement avec le travail de dingue qu’Hickman effectue sur ces mêmes personnages. Un formidable travail de character design.


Bref, ce quatrième tome d’East of West nous montre, s’il est encore besoin de le faire, à quel point Jonathan Hickman est un scénariste à la qualité d’écriture indéniable et certaine. East of West est un titre d’une richesse infinie et d’une originalité créative débordante. Un vrai plaisir d’y retourner à chaque tome.

Romain_Bouvet
7
Écrit par

Créée

le 4 mai 2016

Critique lue 214 fois

1 j'aime

1 commentaire

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 214 fois

1
1

D'autres avis sur À qui profite la guerre ? - East of West, tome 4

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5