Ce deuxième volume de la série se concentre presque uniquement sur la bataille de la Trébie, même s’il s’achève avec la terrible défaite de Trasimène (dont l’importance n’est peut-être pas suffisamment soulignée), et l’accession de Fabius à la dictature. Ce resserrement crée un bon suspense et permet de montrer le génie tactique d’Hannibal (même si le plan de bataille ressemble assez à celui montré dans le premier volume).
L’auteur montre également une vision assez subtile de la politique romaine et de ses manigances.
C’est donc une lecture très plaisante. J’ai lu le manga d’une traite.
Voilà cependant quelques points que j’ai moins appréciés. Tout d’abord, les vues de Rome sont laides, et les bâtiments trop réguliers. Quelques planches représentant la bataille sont impressionnantes, mais dans le reste de l’ouvrage le dessin ne m’a pas beaucoup intéressé. Il y a également quelques facilités scénaristiques : le cliché de l’ange et du diable qui murmurent à l’oreille du personnage confronté à un dilemme, et surtout le fait que tous les personnages, qu’ils soient numides, baléares, puniques, romains ou gaulois, se comprennent immédiatement les uns les autres. C’est possible parmi les élites, dans la mesure où le grec était la langue commune à tous, c’est impossible pour les simples soldats. Or c’est un élément important du scénario, et ça détruit malencontreusement la suspension consentie de l’incrédulité.