Ayant lu les 22 premiers tomes de la série de comics "Walking Dead" par Robert Kirkman, j'avais réellement envie de me consacrer à l'autre grande saga de son auteur fétiche : "Invincible". Les échos que j'en eus furent bons; tous. En même temps, comment l'auteur de "Walking Dead" aurait-il pu nous pondre quelque chose de mauvais? Je vous le demande bien !
Le premier constat que j'ai pu faire en découvrant ce premier tome, fut la déception liée à l'esthétique même de l'oeuvre : les dessins manquent de précision, de réalisme. C'est pas spécialement joli à voir, notamment en ce qui concerne les détails du visage. En bref, le comics fait bien plus croquis qu'oeuvre finie.
Heureusement, les couleurs et l'encrage terminent le tout avec talent, rendant le tout finalement agréable à regarder. La principale qualité de cet "Affaires de famille" viendra surtout de l'écriture de Kirkman. Bien loin de son "Walking Dead", l'homme nous livre une autre réflexion sur notre monde actuel, cette fois-ci par le biais des super-héros.
Ma première impression fut celle d'être tombé sur une oeuvre encore plus maîtrisée et mature que la saga célèbre de l'auteur; en effet, les premiers tomes de "Walking Dead" n'étaient pas exempt de tous défauts, et loin d'être parfaits, décevaient tout de même. Bien au contraire, celui-ci pose parfaitement les bases de son univers, nous donnant clairement envie de poursuivre l'aventure par les tomes qu'il reste à lire.
La réflexion sur la place de l'adolescent dans le monde, ainsi que le rôle de ses rapports avec ses parents et les autres jeunes de son âge sont une intéressante thématique abordée par Kirkman; prenant la plupart des clichés de notre vie quotidienne, et les renversant complètement, le type les adapte au monde de la BD, offrant une sorte de réalisme inattendu à une oeuvre qui n'était guère censée en présenter.
Le fait d'également tourner en dérision les codes du comics est un détail à relever; détail particulièrement agréable que voici, l'on ne se trouve plus dans l'idiotie complète des personnages habituels : quand tu vois qu'un pote se taille, qu'un super-héros arrive, et que quand il revient, le super-héros disparaît, t'es censé comprendre que ce type, c'est le super-héros en question. Lois Lane n'a pas de quoi être fière.
Ce premier tome fut donc un grand cru; mise à part son esthétique que je trouve personnellement en déça de ce à quoi la saga naissante devrait ressembler, le tout convainc sans problème; l'encrage, les couleurs, l'écriture, les dialogues, l'intrigue, tout sonne vrai, tout sonne bon. Très convaincant, une parfaite entrée en la matière.