Ailleurs - Arq, tome 1 par Sejy
Au cours de mes multiples lectures, je me suis souvent posé cette question: quel est le facteur déterminant qui peut, presque à lui seul, faire d'une bande dessinée sinon un chef-d'œuvre, tout au moins une excellente série ? Le dessin ? Le scénario ? Certes, ils y contribuent. Mais, à mon goût, ce qui compte vraiment dans la Bande Dessinée, c'est la Narration ! Et qui dit Andréas dit virtuose du récit ! Ce raconteur de génie exploite à merveille toutes les ressources et les spécificités de son Art.
Arq n'échappe pas à la règle. Depuis le contenu de la case, en passant par l'architecture de la planche jusqu'à l'articulation de la série, le maestro s'appuie sur ses qualités de conteur pour nous inviter dans son imaginaire, certes, pas toujours facile d'accès. Cependant, c'est toujours par cette grande inventivité narrative qu'il s'assure, malgré la complexité du scénario, notre coopération attentive. Et c'est là la récompense, le fruit du plaisir pour le lecteur. Dénouer les fils, déchiffrer les indices, honoré que l'auteur fasse appel à son intelligence. Ravi de pouvoir échafauder moult histoires virtuelles, qui viendront mourir au détour d'une page, au détour d'une case ou à la faveur d'un détail et donner naissance à dix mille autres (j'exagère là !).
Graphiquement, j'ai toujours apprécié le style géométrique du trait et les belles couleurs d'Andréas. On retrouve tout cela dans Arq avec un superbe passage en couleurs directes à partir du tome 7. Cerise sur le déjà succulent gâteau, il devrait passer en N&B pour les 6 derniers volumes. Rappelez-vous le sublimissime Cromwell Stone. Je m'en lèche déjà les babines !
Merci Monsieur Andreas.