Rien que pour vos yeux ...

Deuxième aventure de L’Anneau des 7 Mondes, et c’est toujours aussi agréable à lire : le dessin de Matteo Piana compte pour beaucoup dans le charme que dégage cet album, avec ses graphismes ronds et sympathiques. Le découpage est aéré, avec beaucoup de strips verticaux qui occupent toute la hauteur d’une page ; la mise en couleurs est magnifiquement réussie, elle contribue au côté très doux, très cartoon des graphismes.

On a en permanence l’impression de se balader dans un dessin animé de Miyazaki : les scènes souterraines des enfants dans la mine, ou encore les aéronefs improbables qui ponctuent toute cette aventure. Au passage, la perspective est particulièrement travaillée pour les scènes dans les airs : l’embuscade des enfants dans la ruelle, ou encore le piège des Ensevelis. Ce deuxième tome offre d’autres passages graphiquement réussis : le sénat des sept mondes, et la ville d’Acre à la toute fin de l’album, elle aussi magnifiquement mise en couleurs.

Seul bémol, la construction de l’intrigue est particulièrement complexe : le choix d’une structure en épisodes, qui suit tour à tour la progression de plusieurs groupes de héros à différents endroits, rend le tout à la fois très lent et très alambiqué. Au scénario, Gualdoni et Clima sont parfois contraints à de grandes explications pour qu’on comprenne quelque chose : d’où le très long monologue du Primogène aux pages 33 à 35, dans le seul but de faire comprendre au lecteur le pourquoi du comment de l’intrigue.
Seule regret, la mort des deux chasseuses de tête dès le début de l'album : ces personnages étaient sublimes, et pouvaient apporter beaucoup à la narration.

Mais peu importe : l’histoire a beau ne pas être renversante, elle est plus que correcte ... et elle laisse la part belle au plaisir des yeux, tant les graphismes sont séduisants.