Après le succès du roman de Lucy Maud Montgomery auprès de ma fille, je cherchais une façon de prolonger le plaisir en se détournant de la série sans vraiment m’en éloigner. Alors qu’elle me demandait une nouvelle lecture en anglais, j’ai trouvé cette adaptation graphique dont la couverture pleine de promesses n’a laissé aucune place à l’hésitation.
Quand nous avons ouvert cette bande dessinée, je crois que nous avons eu la même réaction, le même mouvement de recul face à des personnages aux traits particuliers : le rouge du nez, la forme des yeux, la taille de la bouche leur donnent un aspect articulé assez étrange. Pourtant, ma fille et moi sommes d’accord pour dire que cela ne dure pas et que finalement cela fonctionne même plutôt bien, notamment sur Anne qui est décrite comme assez banale voir peu jolie dans son enfance ; les changements s’opèrent avec le temps et Anne embellit grâce à l’amour et à la vie plus saine que lui offre son nouveau foyer.
Par contre nous avons été séduites par les paysages aux couleurs tantôt pastelles, tantôt vives qui marquent le changement des saisons, donnant le rythme au récit parfois un peu rapide dans l’enchaînement des situations. Des couleurs qui jouent aussi sur les émotions en passant du chaud ou froid. Et c’est avec plaisir que nous avons retrouvé, chacune de notre côté, les personnages qui peuplent le monde de l’unique et attachante Anne Shirley. Nous avons immédiatement retrouvé notre héroïne au grand cœur et à l’imagination fertile. L’adaptation est très fidèle, reprenant les faits majeurs du récit original, respectant le ton général, l’humour et l’émotion que Montgomery a mis dans son texte.
Anne of Green Gables – a graphic novel est un format qui se prête à la découverte d’une héroïne et d’un texte classique. Les jeunes lecteurs, qui pourraient avoir peur de s’attaquer au roman, se laisseront plus facilement séduire par se format qui ravira également les fans de la série. Ils devraient, tout comme nous, retrouver Anne sur son Ile-du-Prince-Edouard et ne plus avoir envie de partir tant la magie opère dès les premières pages, prolongeant avec délice la lecture du roman dans une envolée poétique et sensible. Le format se prête aussi très bien aux jeunes apprenant l’anglais et pour ceux qui préfèreraient lire dans la langue de Molière, sachez qu’il existe une version française aux éditions Scholastic.
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[Lu en anglais]