Antarès, tome 2 par khorsabad
Antarès. Tome 1 : Episode 1.
Et on applaudit bien fort Kim, qui va s'y coller pour explorer une quatrième planète improbable ! Honnêtement, est-ce que c'est du délayage ou pas ?
Des éléments contenus dans les albums précédents appelaient une suite : on n'en sait pas tellement plus sur les Mantrisses qu'avant, on se demande combien elles sont , sur quelles planètes, quel est le sens de leur alliance avec la "race" de Sven, et surtout on attend la grossesse de Kim, dont la copulation avec Sven avait été dessinée avec un soin tout particulier dans l'album précédent, et qui était rappelée - sous forme d'allusion - dans les deux dernières images de "Bételgeuse".
Antarès-5 est toujours un géoïde bien dans la norme. Toutes ses caractéristiques géophysiques sont très proches de celles de la Terre, même le rapport de superficie mer / terre. Léo prend grand soin, dans la page de garde, de nous expliquer comment une simple planète a pu prendre le nom d'une étoile. C'est gentil, mais secondaire. On connaît trop la perversion onomastique de l'espèce humaine. Par contre, Antarès a 5 satellites; elle devrait donc être plutôt bien lunée...
Très réussi: l'énigme des créatures qui disparaissent subitement, couche organique après couche organique, sous les yeux ébahis des visiteurs. Pas mal réussi également : Lynn, la fille de Kim, avec son aileron dorsal et ses branchies, mais au métabolisme évolutif un peu compliqué à comprendre.
Léo poursuit ses efforts pour imaginer des nouvelles formes botaniques et faunistiques : dès la première image, la prédominance de plantes à tronc charnu et dénudé est frappante. De curieux reptiles accrochés à des troncs d'arbres par leurs pattes (au nombre de deux seulement), happent des poissons de morphologie classique dans des marécages grâce à leur long cou. Des "gazelles" bicéphales bien étudiées broutent avec une tête aveugle, tandis que l'autre tête surveille l'environnement. Une espèce d'hippopotame-scorpion bien vu, et surtout des "couvertures volantes" qui enveloppent et digèrent tout ce sur quoi elles tombent. Des arbres au tronc perforés comme du gruyère, des "blobs" rouges glaireux sur les rochers, une créature faite d'un entrelacement de branches épineuses acérées, qui rampe dans les herbes... Et l'équipe qui explore Antarès est accompagnée d'un sac à deux pattes d'éléphant, avec un bras unique au milieu du torse. On est quelque part entre les Shingouz de Valérian et les hybrides de Jérôme Bosch.
Le souci de varier les cultures humaines se manifeste toujours : Toshiro avait beau porter un nom japonais, il semblait bien caucasien. Ici, un Malien musulman, Salif, collabore à l'exploration avec une Asiatique, Mei. Ce métissage généralisé (un peu confus, quand même) peut refléter la société brésilienne dont Léo est issu.
L'intrigue est toujours fondée sur les difficultés de l'impérialisme humain : va-t-on pouvoir ou non coloniser Antarès si des créatures s'y évaporent comme ça, sans dire pourquoi ni au revoir ? A partir de là, le schéma des séries précédentes se répète : les méchants qui veulent coloniser Antarès en dépit de toute morale, et les écolos de terrain beaucoup plus réticents.
Kim est rentrée dans un Paris glacé par la déviation du Gulf Stream (thème très à la mode au moment du début de cette série). Paris, assez bien représenté en grisaille post-apocalyptique, nous offre les ruines de Notre-Dame "détruite pendant les guerres religieuses de 2058". Si Notre-Dame devait être détruite, je ne pense pas que la guerre en question serait religieuse. Tout simplement parce que le christianisme, au train où il fond en France, aura disparu du pays bien avant 2058.
Ce petit trait anti-religieux de Léo, très progressisto-bien pensant, se trouve étayé par l'irruption d'un fanatique religieux, Jedediah, copain d'Elijah, chef d'une multinationale qui voudrait bien se faire des gros sous avec les ressources d'Antarès. Jedediah rêve surtout de fonder une nouvelle société humaine sur Antarès, avec probablement tout le délire parareligieux qui va avec cet espoir d'une Néo-Jérusalem céleste. Rénover l'homme par le spirituel, ça n'a pas marché très souvent au cours de l'Histoire. Certains, au XXe siècle, ont essayé avec le politique, ça nous a donné Mussolini, Hitler, Staline et Pol Pot. Au XXIe siècle, Ahmadinedjad...
Kim assume mal sa célébrité d'immortelle auprès du vulgum pecus parisien. Le journaliste qui l'interviewe à la télé est gerbant de démagogie médiatique. Elle accepte de transiger avec le grand capital pour pouvoir libérer ses copains, incarcérés pour avoir fait des conneries. Et c'est reparti !
Le sexe devient quasi routinier dans le récit : les histoires de petites culottes de Kim s'étalent, et l'arrivée de Marc, qui se voit remplacé par un extraterrestre, ne manque pas de piquant.
Belle introduction à la nouvelle série, avec quelques mystères angoissants. Kim rappelle Thorgal, vous savez, ce héros qu'on vient toujours emmerder quand il ne rêve que d'une petite vie de famille pépère. Faut dire qu'en mangeant les gélules de la Mantrisse, Kim réitère le péché originel (le fruit de l'Arbre de la Connaissance - "Vous serez comme des dieux" - Déjà, l'immortalité, c'est pas mal...). On ne met pas les pieds dans la connaissance et l'immortalité sans y laisser un peu de sérénité.
Antarès. Tome 2 : Episode 2.
Kim se recolle avec Marc pendant son voyage vers Antarès. Il faut bien ça pour lui remonter le moral, car la crise sévit dans le vaisseau spatial : surpopulation (dont des clandestins), Kim sommée par la sous-commandant Scott (jeune et sexy) de partager sa cabine avec un des SDF intersidéraux qui encombrent les couloirs, Maï Lan à deux doigts (hihi !) de se faire violer parce qu'elle se balade dans les couloirs avec une serviette de bain au ras de la touffe, et la fille de Kim, Lynn, dont les yeux de serpent suscitent des amorces de racisme. Super, les vacances !
L'atmosphère étouffante du vase clos d'un astronef surpeuplé est bien rendue, aggravée par les tensions ambiantes, les doutes de Kim, et la contamination de nombreux voyageurs par les idées sectaires de Jedidah, idées parmi lesquelles l'horreur de la cuisse et de la fesse féminines tiennent une place de choix. Avec Kim et Maï Lan, Dieu va être servi en pécheresses pendables ! On remarque tout de même que la norme, aux yeux des sectaires, c'est un reste de femme au crâne rasé, fagotée dans un uniforme qui efface toute rondeur. Pas beaucoup de religions dans le monde dont Léo ait pu s'inspirer pour transposer l'idée d'une burqa spatiale !
Justement, Jedidah a l'occasion d'exposer ses sources d'inspiration : les "Vingt Sermons Fondateurs", du Révérend Joseph Collins (ça fait très secte protestante états-unienne, du genre de celles qui vous annonce la fin du Monde tous les trois mois), qui serait un "digest" de la Bible, du Coran, de la Torah, du bouddhisme (comme si la Torah et la Bible étaient deux choses différentes ! - Mais il fallait bien faire allusion au judaïsme pour confectionner un paquet-cadeau avec l'ensemble des religions dominantes !). Je n'ai vu nulle part que Dieu oblige les femmes à s'habiller en cabas de grande surface. Bien entendu, Kim est étrangère à toute religion : la bien-pensance dominante est sauve.
On éprouve un sentiment de libération à la planche 18, lorsqu'on s'extrait du huis-clos confiné du vaisseau spatial pour descendre sur Antarès. De curieux cactus sans épines sont alignés. Une grosse panthère charge. D'énormes oiseaux aux ailes membraneuses bousculent les navettes. De gros crustacés aux pattes pointues se font bouffer par des langues pustuleuses hérissées de crochets appartenant à des créatures nichées dans le tronc des arbres. D'énormes vers de vase viennent manger les fleurs issues des cactus inermes.
Kim, Alexa, Scott, Maï Lan et d'autres se trouvent encore une fois perdus dans la jungle, contraints de rejoindre leur base par tous les moyens. Et Lynn se fait piquer par le même type de nano-hélicoptère qui avait piqué une exploratrice d'Antarès juste avant qu'elle disparaisse en fumée. Il y a de la téléportation dans l'air.
Tome 3: Episode 3.
Eh ben voilà, perdus une fois de plus dans une jungle bourrée de bestioles mortelles, Kim et son équipe doivent se taper des milliers de kilomètres en tracteur à chenilles pour retourner à leur camp de base. Une problématique de Kim se précise : le tiraillement entre le désir de vivre une vie tranquille et "normale" (planches 2 et 25), et le besoin (l'addiction ?) de risques et d'aventures (planche 37).
La psychologie des personnages évolue, en général dans un sens de rapprochement. L'arrogante Ashley , sous-commandante de vaisseau, commence à reconnaître ses faiblesses, tandis que Maï Lan se repent sincèrement du chagrin qu'elle a causé à Kim (planches 41 et 46).
Il faut dire que le danger tend à contraindre les aventuriers à l'unité. Deux morts dans le groupe à 4 planches d'intervalle (12 et 16), ça flanquerait la panique à n'importe quel groupe humain d'une dizaine de personnes.
Une des plus belles réussites dans le domaine du monstrueux faunistique est cet oeuf gigantesque perché au sommet d'un arbre (qui sert de nid contre les prédateurs), où l'on distingue très bien, par transparence, le corps de l'animal lui-même, et les tissus extra-embryonnaires. Lequel oeuf est surveillé de près par un énorme biceraptops aquatique, sans membres antérieurs, qui charge à la vitesse d'une pétasse le premier jour des soldes (planche 6). Jolie partie de mitraillette sur un groupe de babouins aux dents longues (planche 16), mais il faut dire que Léo réussit très bien les grosses langoustes bondissantes et vénéneuses (planche 12 et planche 26).
L'imaginaire transcendant de Léo réussit aussi dans des scènes stupéfiantes, comme celle de la jungle en train de se faire bouffer par une colonie gigantesque de plantes roses (planches 32 et 33), et la disparition de Lynn qui, comme prévu depuis qu'elle s'est fait piquer par un mini-hélicoptère, se fait téléporter, probablement sur Antarès-4 (on est sur Antarès-5). Lynn transformée en pitoyable carcasse de boucherie, il faut apprécier l'horreur (planche 43).
Ce qu'il y a de bien avec Kim et ses copains, c'est que la mort des autres ne les perturbe pas très longtemps (question d'habitude ?).
Par contre, le sexe s'épanouit toujours, et les pulsions des uns et des autres se manifestent avec une courtoisie remarquable. Si Kim se limite à un baiser volé par Amos (planche 13), les ados rebelles du groupe ne pensent qu'à ça, sans d'ailleurs parvenir à leurs fins. Marc pique une crise de jalousie à propos de Kim qui s'est endormie sur l'épaule d'Amos, et on a droit à l'exhibitionnisme de Kim qui, sous prétexte d'être à l'aise pendant que ses vêtements sèchent, entreprend, les seins à l'air, une dissertation vengeresse sur "les anciennes religions qui considèrent le corps de la femme comme une source de péché et qu'il faut toujours cacher" (planche 37). Que Léo règle ses comptes avec des idéologies répressives, c'est son affaire. Mais qu'il en fasse l'apanage des religions, alors que la femme est depuis des milliers d'années, sous toutes les latitudes, religions ou pas, considérée comme une propriété du mâle (qui la défend donc comme il veut des regards des concurrents - c'est la loi de l'avantage réplicatif), c'est sombrer dans un militantisme ignorant des réalités anthropologiques.
Toujours dans la pensée bien large dont Léo est le champion, on a droit à une attaque contre le fait que la colonisation d'Antarès soit animée par une "secte" qui "berne" l'O.N.U. (planche 23). Eh quoi, tout le monde n'est-il pas là pour coloniser Antarès ? Que cette planète soit colonisée au nom de certains rêves plutôt que d'autres, faut-il pour cela censurer certains rêves politiquement incorrects ? Et de quels "plans inavouables" parle Kim au bas de la même planche ? Jusqu'ici, on n'a vu que des mecs qui habillaient des femmes en sac poubelle pour les dissimuler, et les femmes avaient l'air d'accord ? Faut-il prendre les femmes pour des connes, et leur faire dire qu'elle ne sont pas d'accord alors qu'elles affirment le contraire ? Belle largeur d'esprit, alors que par ailleurs, on tire à vue sur les religions qui dissimulent le corps de la femme ! Qui censure qui, au juste ? Il est vrai que, pour qu'un album se vende, il vaut mieux que les femmes soient nues plutôt que camouflées en cabas de chez Picard.
Maï Lan nous offre la plus belle scène sexy de toute la saga : elle s'accroche à Marc et dénoue sa petite culotte en chevauchant le corps de Marc. Moi, j'ai rien contre des scènes comme ça, religions ou pas, hein ? Evidemment, la scène est filmée par une gamine qui l'envoie sur l'écran de Kim. Les jeunes sont toujours purs et innocents, et ils vont refaire le monde bien mieux que les vieux (air connu).
Le côté sirupeux et la mélodie bien-pensante qui baignent l'album ne peuvent affadir le sens du fantastique et de la surprise qui caractérise le récit de Léo. Seuls ses dessins, superbes, rendent mal le mouvement.
Tome 4 : Episode 4.
La recette marche bien, alors on poursuit avec les mêmes thèmes : Alexa, baroudeuse sesqui-centenaire, vole toujours au secours de Kim et de ses copains perdus dans des jungles redoutables, se fait arrêter pour son sens très approximatif de la légalité et n'hésite pas à prendre des militaires en otage pour parvenir à ses fins.
Dans leur tracteur à chenilles appelé à parcourir des distances considérables, Kim et ses copains alternent les scènes habituelles : monstres, sexe et confidences. Côté monstres, fallait oser des herbivores à deux étages (les pattes de celui d'en-haut, pourvu d'une tête, reposant directement sur le corps acéphale de celui d'en-bas); on croise une espèce de dinosaure-crapaud d'une tonne, avec six petits yeux et des ongles qui n'ont jamais connu de manucure. Un passager se fait vider de son sang dans une caverne par une énorme limace violette vampirique, qui semble avoir bon appétit. Surtout - c'était attendu - les aventuriers doivent faire face à une attaque de ces grosses couvertures enveloppantes qui inoculent des venins paralysants à leur victimes avant de les digérer. Dramatique.
Le plus triste, dans l'histoire, est l'évolution de Kim, qui ne se gêne plus pour afficher son fanatisme anti-religieux (elle fait une scène pour interdire une prière lors de l'enterrement d'un compagnon, alors que celui qui la proposait n'avait rien d'agressif; si ça ne lui plaît pas, elle n'a qu'à aller se balader, y en a plein qui adoreraient s'isoler avec elle...). Le thème antireligieux revient souvent dans les conversations des personnages, et il est clair que, pour Léo, donc pour Kim, toute religion est une vaste saloperie. Bon, c'est sûr qu'avec Jedediah, le patron de la secte qui veut emballer les femmes dans des scaphandres gonflables (ah ! cette horreur de la fesse et du sein, ma brave dame, ne m'en parlez pas !), caricature de caricature d'ayatollah anti-cul, il y a de quoi s'énerver.
Sauf que le plan de Léo, qui cherche à discréditer le christianisme (le penseur de référence de Jedediah n'est-il pas un "Révérend", Joseph Collins ?) tombe à côté de la réalité: le lecteur aura de la peine de nos jours à trouver une Eglise chrétienne effarée à ce degré par la fesse; en revanche, l'enfermement des femmes dans un habit de Bibendum Michelin rappelle trop les démences islamistes pour que le missile que Léo pensait tirer sur le christianisme ne tombe pas directement sur l'Islam.
Côté sexe, jolie scène de bain de femmes nues planches 11 et 12, dans une piscine naturelle concoctée par le hasard à l'autre bout de la galaxie rien que pour que Léo puisse dessiner de jolies courbes. L'univers est vachement bien fait. Maï Lan est amoureuse de tout le monde, de Marc, de Kim, et fait dire à tous ses interlocuteurs qu'ils sont également amoureux de Kim. En plus, ça a l'air d'être vrai, vu les déclarations vespérales auxquelles ils se livrent dès qu'ils peuvent s'isoler avec Kim. Léo rend bien les scènes de jalousie.
A part les monstres, le mieux, chez Léo, c'est sa capacité à poser des énigmes redoutables. Kim finit par admettre que la disparition de sa fille Lynn relève peut-être d'une opération de téléportation sur Antarès-4. On ne sait ni qui ni pourquoi on téléporte comme ça un peu n'importe qui, et, ce qui vient épaissir le mystère - et donc relancer l'intérêt - c'est la découverte dans une caverne d'Antarès-5 de peinture style Lascaux, avec le gibier chassé et l'empreinte des mains et tout et tout. Et Kim de partir dans son petit délire "humaniste" sur l'universalité du peuplement humain...
Justement, la vertueuse Kim (vous savez, celle qui pique une crise quand il est question de religion, qui empêche les autres de prier - démarche stalinienne !), renonce à contrer l'expansionnisme de la "race humaine" (donc son impérialisme et son colonialisme), parce que c'est "quelque chose qu'on ne peut pas arrêter" (planches 19 et 20). Tiens donc ? On pourrait nier la religion, qui fleurit sous toutes les latitudes et à toutes les époques, et capituler devant la férocité envahisseuse de l'espèce humaine, qui est incapable de se limiter à ce qui est à sa disposition. Mais, dis-moi, Kim, ce Paris englacé par les changements climatiques du tome 1, est-il bien la preuve qu'on peut autoriser l'homme à suivre ses penchants naturels ? Combien de Bételgeuses, combien d'Antarès faudra-t-il pourrir, salir, asservir pour que l'homme, à bout de souffle, et démuni de dernier recours, apprenne enfin à se comporter sagement ? Si c'est de l'humanisme que de consentir à l'impérialisme humain, je ne m'étonne pas de ne pas être humaniste.
Pour achever d'attirer notre sympathie, nous voyons Kim se déclarer prête à tuer de sang-froid Jedediah. Ca faisait un moment que le cynisme détaché de Kim face aux cadavres qu'elle laisse derrière elle faisait un peu bizarre; mais là, Kim avoue sa vocation totalitaire : on élimine physiquement ceux qui pensent différemment. Bon, c'est sûr que Jedediah n'est pas sexy, et qu'il est le méchant désigné de l'affaire.
Mais enfin, impérialisme, fanatisme, éradication physique des comportements ou des personnes qui agissent ou pensent différemment, on peut continuer à appeler ça "humanisme" sur la quatrième de couverture pour racoler les euros des bien-pensants formatés. N'empêche que ça commence à bien puer.