Si vous lisez Aposimz vous ferez peut-être la même découverte que moi : une illustration en couleurs du tome 7 (dont la jaquette fait penser à Levius...) se retrouve dans le tome 8 ! Le signe que ce titre de Tsutomu Nihei est un couac ? Explorons cet astre artificiel pour y voir plus clair.
En arrivant sur place on est frappé par le style graphique. Nous avons affaire à des planches plus épurées que par le passé, où le blanc domine. Un ensemble qui brouille les pistes concernant la nature des bâtiments, des créatures (machines ? de chair et de sang ?) que l’on voit. Comme si tout était fait du même « bois » et qu’était portée à son paroxysme la fusion homme-machines (trop ?) souvent évoquée à propos de l’auteur.
Une fois le regard habitué, la démesure de l’environnement voire du temps qui passe nous interpelle. Dans Aposimz on ne sait pas combien de temps s’écoule entre deux scènes, combien de kilomètres sont parcourus entre deux actes. L’astre est vaste et cette démesure familière à l’auteur nous fait nous sentir tout petit. On retrouvera d’autres thèmes communs à ses œuvres précédentes : tirs surpuissants, transformations, contamination (avec des accents très Covid19), technologies, mégastructure, personnages qui ne vivent que quelques planches, humour + ou - réussi... Sur Aposimz vous serez en terrain connu.
Il a fallu atteindre le cinquième tome pour que le manga décolle pour de bon à mes yeux. Et la multiplication des personnages et des terrains d’action a parfois eu tendance à me perdre car les transitions sont parfois brutales. L’intrigue n’est pas cryptique et tout sera éclairé au fur et à mesure que les tomes défilent. La conclusion proposée est une vraie conclusion mais la fin paraît précipitée, comme si l’auteur voulait en finir vite, ne souhaitait plus rien développer. On décolle d’Aposimz avec quelques regrets du fait de ce rush final.
Finalement Apsomiz est une œuvre relativement claire, qui narre l’affrontement entre un petit groupe de personnages et un empire à la recherche d’un paradis perdu. On se demande alors ce que donne Kaina of the Great Snow Sea, le manga actuel de Nihei, où il est en charge du scénario et dont le premier tome doit paraître prochainement en France.
La (vraie) note : Plus blanc que blanc/20