Ah je me trouve sévère avec mon 4/10, mais franchement j’ai mes raisons.
Pourtant c’est vrai que cet épisode a su produire l’effort de faire tout ce que je reprochais à la saga de ne plus faire depuis un certain temps.
Enfin on nous propose un nouveau monde !
Enfin cet épisode parvient à se (re)construire autour d’un cycle court où tout ce qui est posé au début est résolu à la fin !
Enfin on aborde à nouveau une logique inédite dans cette saga !…
Donc c’est vrai, il y a des raisons de se laisser séduire par cet « Arachnéa ».
Seulement voilà, il y a deux hics pour moi.
Le premier, c’est que le scénario sombre dans une surenchère fantastique incroyable, ce qui a eu pour effet de totalement me décrocher de l’intrigue.
Parce que bon, dans ce tome-ci, il peut se passer tout et n’importe quoi dans ce tome, il faut juste l’accepter sans discuter.
OK, les dieux grecs peuvent changer les femmes en araignées géantes ; OK la fille qui aide Thorgal dans le monde inférieur est en fait… une araignée. Mais pourquoi ? Comment ? On ne saura jamais… OK on peut parler et marcher tranquillement sans aucune goutte de sueur à seulement quelques mètres d’une coulée de lave en fusion. Et sinon – OK aussi – Louve peut se risquer à poser le pied sur la lave en fusion parce que c’était EVIDENT qu’au regard des consignes transmises par Arachnéa, cette lave se transformerait forcément en glace au contact de son joli petit pied.
...
Alors soit, c’est du fantastique : il faut donc que je sache accepter le principe du « ta gueule c’est magique ».
Le problème c’est que moi je ne vois aucun intérêt à ce fantastique là.
Moi, en tant que lecteur, je n’ai aucune marge de manœuvre là-dedans. Je ne peux pas me poser de question ; je ne peux pas réfléchir à la place du héros ; je ne peux juste que le suivre passivement parce que je ne comprends rien à ce qui se passe et je suis dans la totale incapacité d’anticiper ce qu’il va pouvoir se passer puisque tout peut littéralement se passer parce qu’après tout des conditions magiques nouvelles peuvent poper dans la B.D. toutes les trois pages...
Mais bon, après je le reconnais : il y a sûrement un deuxième élément qui rentre aussi en jeu dans mon relatif rejet de ce tome là : c’est la lassitude.
Dans le contexte posé par les précédents épisodes, je ne trouve pas que la saga « Thorgal » pouvait se permettre de telles largesses en termes de suspension d’incrédulité.
Mais le problème c’est qu’elle l’a fait malgré tout.
Alors peut-être que les vrais fans de fantaisie s’y retrouveront.
Mais pour des gens comme moi qui apprécient davantage « Thorgal » lorsqu’il est en équilibre entre plusieurs genres, ça me laisse presque de marbre…
Dommage…