Le gouverneur de Condate - Rennes, donc celui de la région de nos amis - est ventripotent, décadent et corrompu : il détourne l'argent de la collecte d'impôts de la région, pour organiser ses orgies, plus riches, grasses et sales les unes que les autres, et ne reverse qu'une très faible part à Rome.
Evidemment, le questeur venu de Rome vient s'en intriguer. Il arrive au milieu d'une de ces orgies dégoulinantes de miel et de graisse. Il lui donne un bouillon empoisonné et compte bien le corrompre pour ne pas être inquiété.
Or, le questeur malade mande un soldat d'aller chercher nos fameux Gaulois pour le sauver. Panoramix est formel : seule une potion à base d'edelweiss, petite fleur de montagne qui ne se trouve qu'en Helvétie, peut le rétablir d'aplomb.
Et c'est là qu'Astérix et Obélix commencent leur périple. Ils passent par une auberge, rutilante de propreté, ce qui contraste avec les orgies romaines décadentes, dans une banque - évidemment - où ils finissent par être logés dans un coffre avec un grand fromage à trous, comme le montre la couverture. C'est pour leur sécurité, pour ne pas être découverts. Cela permet une gentille ironie facile sur le secret bancaire suisse, ainsi que sur la manie de la propreté, ce qui amène à des paradoxes, lors des orgies romaines organisées en ce pays.
Vient ensuite l'épopée du bateau, des chants de montagne et de la fondue au vin blanc, ce qui rend Obélix totalement ivre, au point qu'on est obligé de l'attacher endormi lors de la cordée de montagne pour aller "pêcher" l'edelweiss.
Evidemment, le questeur est sauvé et annonce sa fin au gouverneur, à l'issue de l'album.
Il y a de bons gags, les clichés sont amusants, mais ils sont par définition stéréotypés. Ils sont d'autant plus pernicieux qu'ils sont drôles. Uderzo et Goscinny sont bien du pays de Voltaire. Sur le coup, ça fait rire - donc le but des auteurs est réussi - mais on se reprend après, en se demandant si cette bonne humeur ainsi gagnée est de si bonne qualité.