Astérix chez les Helvètes ou un album aussi bien drôle que dérangeant.

Les premières pages commencent de manière glauque avec un cupide gouverneur nommé Garovirus (Goscinny a-t-il eu une prémonition en inventant ce personnage? Impossible à savoir) détournant l'argent des impôts afin de s'enrichir en allant jusqu'à empoisonner un questeur nommé Malosinus venant vérifier ses comptes.

Malosinus tombe malade au point de risquer d'en mourir et seule une potion dont l'ingrédient principal est l'Etoile d'Argent (edelweiss) préparée par Panoramix pourrait le guérir. Malheureusement, cette fleur n'est trouvable qu'en Helvétie (en Suisse). Astérix et Obélix doivent donc faire un long voyage pour la trouver tout en évitant les hommes de Garovirus devant les empêcher d'atteindre leur but.

Première chose inédite dans les aventures d'Astérix, ces derniers viennent en aide à un Romain alors que dans les albums précédents, ces derniers étaient leurs ennemis. En effet, on nous que les Gaulois savent faire la différence entre légions nuisibles et civils innocents, ce qui rends l'univers d'Astérix moins manichéen que dans les albums précédents.

Aspect ayant été également présent dans l'album Le Domaine des Dieux où les Gaulois refusent également de mettre des baffes à des civils Romains par la suite ainsi que dans son adaptation film d'animation, Astérix-Le Domaine des Dieux où l'aspect est poussé encore plus loin puisqu'on montre une famille de Romains n'étant pas seulement des civils que les Gaulois ne doivent pas taper par principe mais leurs amis.

Mais revenons à Astérix chez les Helvètes. Cet album nous fait comprendre que s'il existe des Romains méchants, il peut également y avoir des Romains gentils victimes de gens aux mauvaises intentions et que le monde n'est pas noir et blanc.

Puis, une fois l'objectif mis en place, l'album nous entraîne de façon hilarante dans une Helvétie où l'on se moque gentiment de la manie du fromage fondu, des chants et des danses suisses sans oublier cette obsession pour la neutralité politique bien difficile à appliquer quand il faut accepter que le monde n'est pas seul au milieu d'une île.

De plus, Astérix chez les Helvètes montre également une chose plutôt inhabituelle. En effet, alors que dans les albums précédents, les habitants des pays visités avaient tendance à freiner nos héros dans leurs objectifs et où Obélix disait sans arrêt "Ils sont fous ces...", dans cet album, ce sont nos deux gaulois préférés qui rendent fous les habitants du pays, certes, bien malgré eux vu que leur temps est compté.

Goscinny et Uderzo prouvent ainsi qu'ils peuvent aussi bien se moquer gentiment des pays du monde entier que des touristes les visitant pouvant se révéler être désagréables envers leurs habitants durant leurs visites.

En gros, Astérix chez les Helvètes est un album assez réussi.

Néanmoins, il n'est pas parfait pour autant. En effet, contrairement à d'autres albums où il y avait des fils rouges précis, cet album-là est plus une suite de péripéties sans lien entre elles qu'une vraie histoire. De plus, quand on se rapproche de la fin...

https://www.youtube.com/watch?v=yZj57gvsX44

En effet, là où les autres albums prenaient la peine de faire des ellipses, dans Astérix chez les Helvètes, on nous impose une ultime péripétie n'étant rien de plus que du remplissage ne menant nulle part. Péripétie très lassante au passage.

Toutefois, Astérix chez les Helvètes reste l'un des meilleurs albums d'Astérix et fait partie de ceux qu'il faut absolument lire sous peine de rater une dose d'humour Goscinnien jouissif.

BlackBoomerang
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le 6 avr. 2023

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