Astérix et Cléopâtre - Astérix, tome 6 par mavhoc
Astérix et Cléopâtre c'est la pierre angulaire de l’œuvre de Goscinny, c'est dire. C'est un style, c'est une maîtrise unique. Ca donne ses lettres de noblesses à la méthode Astérix qui se perpétuera encore et encore (même dans le dernier album paru) : un voyage à l'étranger, des romains qui manigance, des autochtones sympas qui font découvrir le pays et quelques traîtres, beaucoup de jeux de mots, de calembours et quelques réécritures de l'Histoire.
Ce sixième album n'a pas la maturité des suivants mais il est un tel tournant qu'il est souvent considéré comme le plus abouti de tous. Il faut dire qu'en terme d'humour on a un sacré florilège, difficile de ne pas sourire au moins 3 fois par pages. On est loin de l'époque où Uderzo devra écrire lui-même les gags.
Le dessin est au point, bien qu'Uderzo ne maîtrise pas encore tout et que son style évolue encore. Les personnages du village ne sont pas tous bien définis et ça se sent.
Globalement, ce ne sont pas les bonnes critiques sur cet Astérix qui manquent et je n'ai pas grand chose à rajouter.
C'est drôle, ça a plein de références, les décors sont beaux, la composition des pages est réussite et le scénario tient parfaitement bien la route. Les 46 planches ne nous ennuient jamais, on a plein de péripétie qui surprennent le lecteur au fur et à mesure. C'est un véritable tournant chez Goscinny, un de ces moments où son génie est le plus pur.
Seul défaut : j'ai toujours trouvé ça sournois que le palais de Numerobis soit considéré comme la victoire de Cléopâtre alors que c'est Panoramix, Astérix et Obélix qui permettent sa construction et refont les plans. Du coup, les égyptiens ne sont ils pas des décadents puisqu'ils ont besoin des gaulois pour cette construction ?