Astérix et la Rentrée gauloise.
Le ton est donné dès l'ouverture de l'album: dans un auditorium, nous voyons les personnages d'Astérix attendant un orateur. Abraracourcix se montre et les personnages s'expriment tels des lecteurs demandant ce qu'il va se passer jusqu'à ce qu'il soit dit que l'album présente des histoires sans prétention.
En gros, Astérix et la Rentrée gauloise n'est pas d'un récit mais une série de petites historiettes sur le train-train quotidien de nos gaulois préférés. Mais pas seulement.
En effet, cet album n'est pas une "aventure-pause" faite par Uderzo en solo mais une reprise de mini-histoires parues dans le magazine Pilote et inédites en albums.
Ainsi, certaines historiettes ayant été écrites du vivant de Goscinny sont présentes, ce qui fait qu'on y retrouve une partie de la première ère d'Astérix ayant disparu depuis Le Grand Fossé.
De plus, certaines historiettes sont inventives. On y découvre qu'Idéfix sait parler et communique avec Chanteclairix, le coq du village. On nous montre également certains irréductibles gaulois encore enfants ou même les naissances de nos héros.
De plus, en dehors des petites historiettes, l'album est empli d'exercices de style amusants où le quatrième mur est brisé; notamment lorsque les pauvres Astérix et Obélix subissent les fantaisies de leurs auteurs. Ajoutons à cela le fait que les auteurs se mettent eux-mêmes en scène dans certaines historiettes se déroulant "de nos jours" et se ridiculisent faisant ainsi preuve d'une auto-dérision amusante.
Cependant, cela ne fait pas de Astérix et la Rentrée gauloise un album plaisant. En effet, si l'on y retrouve des mini-historiettes écrites durant l'ère Goscinny, d'autres sont écrites durant l'ère Uderzo, ère durant laquelle la qualité n'était pas forcément au rendez-vous. Ce qui fait que certaines historiettes sont moins inspirées que d'autres au point d'en devenir lassantes.
Comme l'histoire avec les baisers sous le gui faisant trop américanisée.
Sans compter le fait que durant l'une des historiettes, il y a une grande hypocrisie vu que les auteurs, à qui on a souvent reproché d'être misogynes, disent que que ce soit les personnages masculins ou féminins, tout le monde s'en prend plein la g****e. Mouais! Entre Le Devin, Le Cadeau de César ou, pire que tout, La Rose et le Glaive, où les femmes sont castratrices envers leurs maris ou se voient être moquées pour des idéaux progressistes, les lectrices ne sont pas dupes. D'autant plus que la mini-historiette que vous consacrez aux gauloises dans cet album les montrent en train d'agacer leurs maris pour des histoires d'ego. Si vous aviez été encore vivants, vous auriez dû prendre exemple sur Gaumont ayant amélioré votre Falbala pour la faire passer de jolie niaise à femme de caractère se défendant avec ses mains face à un Centurion pervers; ou encore sur Ferri et Conrad ayant créé des personnages féminins plus sympathiques et mieux valorisé(e)s que les vôtres (que ce soit les secondaires comme Camomilla ou les plus importants comme Adrénaline ou Maminovna); ou encore sur Astier ayant rendu Bonemine plus sympathique que dans vos histoires et créé Pectine, la petite fille choupi allant devenir druidesse après que Panoramix l'ait implicitement choisie comme successeuse. De plus, Uderzo, en créant la progressiste Maestria, vous avez involontairement donné naissance à un personnage mémorable aimé des lectrices et lecteurs (au point que parmi les figurines des personnages d'Astérix, Maestria est l'une de celles s'étant le mieux vendue) étant tristes de vous voir la rabaisser à cause vos idées pré-conçues sur les femmes.
En***rés va!
Bref, un album très inégal avec du bon et du mauvais où la qualité est tantôt au rendez-vous, tantôt aux abonnés absents.
Néanmoins, Astérix et la Rentrée gauloise est plus inventif dans L'Anniversaire d'Astérix et Obélix: le livre d'Or vu qu'il y a de vraies narrations et n'étant pas une simple compilation sans véritable intérêt autre que de voir tous les personnages qu'on aime.