Astérix et Latraviata. Le dernier album sympathique d'Uderzo avant le catastrophique Le ciel lui tombe sur la tête.
Mais laissons cette horreur de côté et parlons de l'album qui nous intéresse.
Astérix et Obélix fêtent leurs anniversaires (Aïe! Une incohérence avec Obélix et Compagnie. Ca commence bien). Durant cet évènement, leurs mères, Praline et Gélatine, leur offrent un glaive et un casque en or qu'un ancien légionnaire ivrogne a échangé contre un tonneau de cervoise aux parents des nos deux gaulois préférés.
Manque de bol, ces objets appartiennent à Pompée à qui l'ancien légionnaire en question (à savoir Roméomontaigus, personnage rencontré dans Le Cadeau de César) a volé les objets offerts en cadeau à nos héros.
Pour ce "crime", Pompée fait arrêter, non seulement Roméomontaigus, mais également Astronomix et Obélodalix, pères d'Astérix et Obélix.
Etant un ennemi de César pour des raisons politiques, Pompée ne peut pas aller lui-même récupérer les objets en question au village gaulois ce dernier étant entouré de nos camps romains préférés étant des garnisons de César.
Son préfet, Promoplus, a alors l'idée d'envoyer Latraviata, une tragédienne romaine déguisée en Falbala afin de profiter des sentiments d'Obélix pour récupérer les objets offerts à lui-même et Astérix.
Ce qui rend Astérix et Latraviata intéressant est tout d'abord des références à l'Histoire avec un grand H avec le fait d'inclure la rivalité/le conflit César-Pompée ayant réellement existé servant de vague toile de fond à l'histoire avec un petit h.
De plus, alors que les aventures d'Astérix sont habituellement vécues du point de vue de ce dernier et de son ami de toujours, dans cet album, ce sont les méchants qui sont au premier plan. Plus particulièrement Latraviata, intelligente, manipulatrice et séductrice; bien qu'elle soit plus ambiguë qu'autre chose vu qu'elle ne fait que son travail et peut être sympathique.
Promoplus, quant à lui, est un méchant plutôt bien écrit: malin, imaginant des plans bien pensés tout en étant lâche de façon amusante.
Par contre, le marchand Cartapus et Pompée ne sont pas mémorables, l'un étant assez creux et sans personnalité, l'autre étant un idiot pathétique.
Puisqu'on en est aux défauts: malgré la présence de Latraviata, personnage féminin ni méchante, ni gentille, Astérix et Latraviata reste globalement misogyne avec les mères d'Astérix et Obélix étant des mères castratrices passant leur temps à sermonner leurs garçons de ne pas avoir de maison propre que seules de bonnes épouses pourraient bien tenir. Sans compter le fait qu'elles leur infligent des réunions avec et des bals avec des femmes pour les contraindre à leur obéir.
Quant aux pères de deux héros, Astronomix et Obélodalix, ils ne sont pas très intéressants se limitant à être d'honnêtes commerçants et de bons vivants devenant des damoiseaux en détresse pendant toute l'histoire.
En dehors de ceci, le dessin perd en qualité par rapport aux tomes précédents: la chose se voit clairement à l'arrivée de Tragicomix, qui était une caricature de Jean Marais dans Astérix Légionnaire, et ne ressemble plus à rien dans Astérix et Latraviata.
De plus, certaines présences de personnages et de péripéties ne servent à rien comme Roméomontaigus qui allait peut-être avoir de l'importance pour finalement de servir à rien. Dommage car c'était un personnage important lors de sa première apparition.
Et n'oublions pas un Astérix perdu en pleine mer lors d'une tempête étant sauvé par un dauphin de manière ridicule. Une idée probablement volée au pire film Astérix existant, à savoir Astérix et les Indiens, où Idéfix était également sauvé en mer par un dauphin de façon absurde.
Bref, un album assez moyen mais pas catastrophique pour autant.