Alors que La Rose et le Glaive faisait preuve d'un machisme injustifié, Astérix et le Griffon, lui, montre une gente féminine magnifiée.
Mais avant de partir sur ce terrain-là, voici une petite BA sympathique de l'album pour ceux qui ne l'auraient pas lu
https://www.youtube.com/watch?v=ndo7A89gBb8
Parlons maintenant de l'histoire.
César ayant dit dans son ouvrage La Guerre des Gaules qu'il y avait des animaux étranges dans une forêt de Germanie proches que l'on se fait de l'idée de l'apparence d'une licorne...
(fait historique avéré
D’abord un bœuf, ayant la forme d’un cerf, et portant au milieu du front, entre les oreilles, une corne unique, plus haute et plus droite que celles qui nous sont connues ; à son sommet elle s’épanouit en empaumures et en rameaux. Mâle et femelle sont de même type, ont des cornes de même forme et de même grandeur.
)
...les Romains sont de plus en plus fascinés par les animaux hybrides de l'imaginaire collectif.
Ceci n'échappe pas à César qui décide de lancer une expédition en Barbaricum (terme utilisé par les Romains pour désigner l'Europe de l'Est "officiellement reconnue par la loi" comme étant la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine) à la recherche d'un Griffon pour le montrer dans les arènes du Colisée.
Pour cela, une de ses troupes capture une Guerrière-Sarmate (équivalent des amazones en Barbaricum) nommée Kalachnikovna afin qu'elle les mène au griffon. Mais cette dernière n'a pas l'intention de les laisser faire.
Pendant ce temps, Cékankondine, Chaman des Sarmates et mari de Maminovna, chef des Guerrières-Sarmates, fait appel à Panoramix et nos deux gaulois préférés son tambour magique lui ayant prédit que l'aide pour empêcher les Romains d'arriver jusqu'au Griffon viendrait de chez eux.
Et bien, que vaut cet album? Et ben comme dirait si bien le youtuber Maître Flob...
J'ai aimé.
Pour commencer, Astérix et le Griffon réussit là où Astérix chez Rahãzade et La Rose et le Glaive ont échoué. En effet, là où dans La Rose et le Glaive Astérix doit faire prendre conscience aux gauloises que Maestria les "corrompt" en leur disant qu'elles doivent s'émanciper de leurs maris dominants et ne pas sortir de leur place d'épouses dociles parce que "l'ordre des choses doit rester tel quel", dans Astérix et le Griffon, Astérix doit s'adapter au mode de vie des sarmates où les hommes restent au foyer pendant que les femmes vont au combat. Ainsi, il ne doit pas les rabaisser mais collaborer avec elles pour arranger les choses. La pauvre Maestria aurait adoré voir ceci.
Cela dit, on nous impose une espèce de "Prophétie du tambour de Chaman" forçant les Guerrières-Sarmates à collaborer avec Astérix et Obélix uniquement parce que Cékankondine a prédit que l'aide pour affronter les Romains viendrait des gaulois, "en particulier du plus petit d'entre eux". Ce qui n'est pas très flatteur ni pour ces femmes badass acceptant les présences de guerriers à leurs côtés par contrainte alors qu'elles savent déjà se battre, ni pour Astérix étant "obligé" de les aider par contrainte car ce ne pas du tout dans son caractère d'agir comme ça. En effet, en général, il aide les gens parce qu'il aime faire ça même si rien ne le force à le faire. Dans les autres albums, Astérix était impliqué dans des aventures, généralement, parce qu'il avait choisi lui-même de s'y impliquer. De ce fait il aidait ses amis et des personnages venus d'autres pays à résister aux Romains tout en étant désintéressé en le faisant; parce que, malgré son caractère impulsif, râleur et pas toujours conciliant, il reste un guerrier héroïque. Hors, dans Astérix et le Griffon, par contre, il n'aide pas les sarmates parce qu'il veut les aider mais uniquement parce qu'il est, en quelque sorte, "destiné" à le faire. Cela alors que la "prophétie" ne l'intéresse pas du tout et qu'il était déjà montré comme ayant sincèrement envie d'aider les sarmates dès le début. Pour lui, le plus important est d'empêcher les Romains de nuire à des gens innocents en danger et les empêcher de voler un animal sacré pour l'exposer cruellement dans une arène telle une bête de foire. En dehors de ça, on sent bien que cette "prophétie" est une facilité scénaristique créée par les auteurs uniquement pour qu'Astérix et Obélix aient le droit de combattre avec des guerrières affirmant, pourtant, que "La guerre est une affaire de femmes" et demandant à leurs enfants de "[rester] avec papa".
Certes, Astérix et Obélix étant les personnages principaux, il était indispensable qu'ils gardent leurs rôles de héros. Cependant, il aurait fallu justifier leurs présences d'une autre manière que celle d'une prophétie d'heroic fantasy bancale.
Ajoutons à cela à la fois un défaut et une qualité. A la fin de l'histoire, quand la victoire est remportée, les Guerrières-Sarmates se reposent en monde "Hé oh! Hé oh! On rentre du boulot" avant de baffrer et de danser pour s'amuser tandis que les hommes sarmates sont envoyés aux tâches ménagères en grommelant "C'est toujours les hommes qui débarrassent.". Une inversion des rôles traditionnels dénonçant avec humour les clichés sexistes affirmant de manière injustifiée que les hommes doivent s'impliquer dans le "boulot" avant tout et que les femmes doivent être des épouses dociles s'impliquant dans les tâches ménagères ingrates et peu glorifiantes.
Malheureusement, les Guerrières-Sarmates font ceci tout en invitant exceptionnellement Astérix et Obélix à se joindre à elles parce qu'ils ont été leurs alliés au combat. Ce qui décridibilise l'intention de base puisque les femmes ne restent pas réellement entre elles dans ce contexte où elles sont, pourtant, censées l'être.
Pour pousser la dénonciation jusqu'au bout, il aurait fallu qu'Astérix et Obélix soient envoyés aux tâches ménagères avec les hommes sarmates; comme cela a été le cas pour Panoramix étant resté avec ces derniers pour préparer des potions avec le Chaman.
Les deux gaulois auraient également grommelés mais Panoramix étant connu pour être une figure "sage", celui-ci aurait dit quelque chose comme "Tu sais Astérix, dans certaines cultures, les habitudes ne sont pas les mêmes que celles que nous connaissons. Il faut les respecter au lieu de s'énerver sans réfléchir si tu ne veux pas blesser les gens autour de toi." Ainsi, l'album aurait transmis une bonne morale sans dévaloriser Astérix pour autant puisque celui-ci est convié au banquet gaulois habituel et s'y amuse à la fin de l'histoire.
Mais non! Au lieu de ça, notre gaulois préféré a droit à un double-repos du guerrier illogique. Tout d'abord dans un continent de guerrières où, une fois le combat fini, il aurait été plus logique de l'envoyer aux mêmes tâches ménagères que celle des hommes sarmates vu qu'il visite un continent où il sait que les habitudes ne sont pas les mêmes que celles des gaulois et sait se montrer conciliant quand il le faut (lui-même disait à Obélix dans Astérix chez les Bretons "Mange. En Bretagne, il faut faire comme les Bretons"). Ensuite au traditionnel banquet de fin gaulois dans son village où il s'amuse avec ses amis gaulois à la fin de l'album. Comme si Ferri et Conrad avaient eu peur de rabaisser le personnage d'Astérix en le montrant faire une tâche "au foyer" (ce qu'il a pourtant déjà fait dans Le fils d'Astérix où chacune de ses tentatives pour ne pas s'occuper du bébé a manqué de mener ce dernier à sa perte obligeant ainsi le petit guerrier à rester près du bébé pour sa sécurité) en ne le montrant pas fêter la victoire des guerrières-sarmates alors que le banquet final habituel fêtait déjà la victoire en question.
Ou alors essaient-ils de nous dire que des hommes doivent avoir absolument des "comportements virils" y compris dans des civilisations où on ne le leur demande pourtant pas d'en avoir? NO COMMENT!
Parlons un peu de la fameuse alliance gaulois-femmes sarmates. La chose la plus appréciable de l'album est que, malgré quelques mésententes entre eux, Astérix et Maminovna, chef des guerrières-sarmates, ont une bonne alchimie amicale...
(Oui je dis bien "amicale". Ce n'est du tout comme dans La Rose et le Glaive avec Maestria ,qui avait à peu près le même âge qu'Astérix, où il était clairement montré [bien qu'ils ne pouvaient pas du tout se blairer au début] qu'ils s'appréciaient de manière plus poussée au cours de l'album au point qu'Astérix a été taquiné sur le sujet par ses amis et a même fait un baise-main à la gauloise. En effet, Maminovna est bien trop vieille pour Astérix. De plus, elle est déjà mariée au Chaman Cékankondine. Alors, ne vous faites pas d'idées.)
...discutant sur les stratégies et les batailles qu'il faut mener sur le terrain à la fois par le combat et la ruse.
De plus, Maminovna a une personnalité appréciable ayant parfois un caractère aussi impulsif et ronchon que celui d'Astérix mais étant à l'écoute des gens autour d'elle tout en étant capable d'être sensible.
Puisqu'on parle des guerrières-sarmates, malgré le fait qu'elle soit la demoiselle en détresse, Kalachnikovna n'est pas pour autant un personnage fade se limitant à un McGuffin. En effet, au lieu d'être malmenée par les romains en restant passive jusqu'à l'arrivée des secours, cette dernière mène les Romains en bateau...
...ne disant pas que seul un Chaman peut les mener jusqu'au Griffon...
...les laissant s'égarer sans arrêt afin qu'ils n'atteignent pas leur objectif.
Sans compter le fait que les Romains sont charmés par sa beauté sans que Kalachnikovna n'utilise la moindre méthode de séduction. En effet, les romains (toujours aussi stupides que dans les autres albums) sont montrés tels des pathétiques dragueurs de rue ne s'intéressant qu'à la beauté des femmes. Ainsi, on ne peut que se les imaginer demandant régulièrement à Kalachnikovna "Ouaich mademoiselle, t'aurais pas un 06/07 ?" bien que sachant que cela est impossible en 50 avant Jésus-Christ.
Mais en dehors de l'intrigue, y-a-t-il l'humour, ce qu'on apprécie en général chez Astérix? Et bien oui! Nous avons droit à des jeux de mots à la Goscinny; l'incompétent géographe de l'Expédition Romaine s'appelant Terrinconus ou encore des prénoms de sarmates étant également des jeux de mots donnant le sourire comme Garozépine.
Nous avons également droit à un bon gag récurent où, au contact de loups, Idéfix révèle un caractère de canin sauvage qu'on ne lui avait pas soupçonné jusqu'ici; alors que lorsqu'on relit les albums, on se dit "En fait, c'est parfaitement logique qu'il agisse comme ça vu son goût de mordre brutalement les fesses aux Romains". Ce qu'Obélix ne prend pas très bien hurlant "Idéfix est revenu!" chaque que quelqu'un dit qu'il se passe quelque chose.
Ajoutons également à beaucoup de comédie appréciable avec le géographe Terrinconus associé à l'incompétent gladiateur/chasseur Jolicursus pas très intelligent se disputant tous les deux sur le fait que la Terre est ronde et non pas plate. Passages se moquant de manière hilarantes des théories du complot sans queue ni tête trop répandues et gobées trop facilement par les gens depuis l'arrivée d'Internet. De plus, les deux hommes pleurnichent sans arrêt en se rappelant d'une expédition ratée alors qu'ils sont censés être, avec le Centurion Dansonjus, des Chefs d'expédition responsables devant donner l'exemple aux légionnaires de la dite expédition. Légionnaires faisant également des théories abracadabrantesques sur les créatures mythologiques ou sur le monde et son fonctionnement dont on ne peut que rire.
Mieux que ça, là où Astérix chez Rahãzade insistait trop sur les jeux de mots des prénoms des personnages (au point d'aller parfois jusqu'à les expliquer) et était dans une ambiance trop proche du conte fantastique sans véritable ambiance à la Astérix, Astérix et le Griffon parvient à mêler le conte fantastique avec le mythe du Griffon et les moqueries gentillettes habituelles envers les pays qu'Astérix visitaient donnant ainsi aux lecteurs l'envie d'aller dans les pays où Astérix s'aventure et non pas en les regardant de haut avec mépris.
Toutefois, il y a tout de même un hic par rapport à cette tentative de se moquer gentiment de l'Europe de l'Est sans la regarder de haut. En effet, les sarmates boivent un breuvage n'étant pas au goût des gaulois à savoir du thé au "lait de jument fermenté". Breuvage faisant référence au Koumis, boisson majoritairement composée de ceci. Hors, cette boisson ne se buvait pas en Europe de l'Est mais en Asie Centrale.
(pour ceux qui ont des lacunes en Géographie
Europe de l'Est https://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/images/bielorussie-map-slaves.gif
Asie Centrale https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b6/Central_Asia-fr.png )
De plus, les mots sarmates et scythes sont utilisés de manière aléatoire en affirmant que ce sont des peuples de l'Europe de l'Est. Hors, historiquement, les sarmates et les scythes étaient plus proches des peuples d'Eurasie que des peuples d'Europe de l'Est.
(en effet
Eurasie (au temps de l'Antiquité) https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3c/Scythes_et_Parthes_100_av_JC.png/375px-Scythes_et_Parthes_100_av_JC.png )
D'ailleurs je scythe...heu...pardon...je cite ces propos trouvables facilement dans n'importe quel livre et/ou sur n'importe quel scythe...oh décidément...sur n'importe quel site de géographie
"Le mot Eurasie est un amalgame d'Europe et d'Asie, séparés par les monts Oural situés en Russie."
Si cette gaffe peut être pardonnée par le fait que la Russie, tout en faisant partie de l'Europe de l'Est "dans la loi", a également une place géographique dans l'Asie Centrale et l'Eurasie, on sent des lacunes concernant les recherches de Ferri et Conrad pour représenter l'Europe de l'Est de façon plus poussée; alors que Goscinny et Uderzo avaient su caricaturer les Bretons avec un semblant de vérité en se moquant gentiment du fait que les anglais conduisent réellement sur le côté gauche de la route.
Et malgré ses qualités appréciables rendant l'album plaisant, Astérix et le Griffon peut être, par moments, bancal. Déjà, la représentation des peuples sarmates et scythes sont plus proches de caricatures de nomades sibériens que de vrais sarmates et scythes ou d'une "caricature réaliste" des pays d'Europe de l'Est. Certes, dans Astérix et le Griffon, l'Europe de l'Est n'est pas regardée de haut mais gentiment moquée à la Goscinny; auteur dont les représentations caricaturales des pays visités par Astérix n'incitaient pas à les mépriser mais à donner envie de les visiter (le plus grand exemple étant Astérix en Corse que les auteurs originaux ont qualifié "[d']Île de Beauté" dans leur préambule). Seulement, malgré la tentative louable de Ferri et Conrad de vouloir faire découvrir une culture inconnue du lecteur, la caricature de la civilisation représentée dans l'album demeure maladroite à cause d'un manque de connaissances sur cette dernière par les auteurs actuels; malgré le fait que la lecture de l'album donne envie d'en savoir plus sur l'Europe de l'Est injustement ignorée et snobée par les médias au profit de l'Europe de l'Ouest privilégiée par ces mêmes médias sans raison valable.
Autre défaut, en dehors de Maminovna et Kalachnikovna, les Guerrières-Sarmates ne sont pas très intéressantes se limitant à des suiveuses des ordres de leur Chef et pas à des personnages.
Kraktovna est la seule se démarquant un peu, mais pas pour le meilleur vu qu'elle est uniquement présente pour avoir un crush sur Obélix sans que cela ne mène quelque part dans l'intrigue. Toutefois, cela amène un bon gag à la fin où Kraktovna et Obélix agissent comme des lycéens choupis s'échangeant leurs coordonnées pour se revoir alors que ce sont censés être des guerriers adultes prenant avec sérieux les batailles avant tout.
Autre défaut, l'album nous impose quelques passages de remplissage pas nécessaires (mais toutefois pas beaucoup) retardant inutilement l'intrigue...
...comme Panoramix montrant comme étant resté chez les hommes pour tenter de faire des potions sans servir dans l'histoire.
Autre chose à dire sur l'histoire.
Dans cet album, Astérix doit faire face au danger sans potion magique. Ce qui inquiète davantage le lecteur pour le héros contraint à compter seulement sur son intelligence en se retrouvant dans une situation plus risquée que d'habitude.
Cependant, le fait d'avoir évincé la potion magique en la faisant geler par le froid de l'Europe de l'Est nous donne envie de dire aux protagonistes "Sérieux, vous aviez pas pensé à ça?".
Mais il faut admettre que trop taper sur cette facilité pas si grave est surtout du chipotage car quand nos héros font face à un danger sans potion magique, la montée d'adrénaline demeure jusqu'au bout.
D'autres personnes ont cité ce qui serait un défaut selon eux, à savoir que finalement le Griffon n'existe pas et se révèle être un "monstre amphibie" à l'allure tricéphale; et que les sarmates utilisaient la peur d'un Griffon imaginaire pour éloigner les voyageurs malintentionnés jusqu'à ce que les envahisseurs Romains arrivent pour le capturer.
Cependant, quand on y réfléchit bien, c'est plutôt une qualité car ça renforce le fait que même si l'univers d'Astérix contient des Mages et des Potions, Astérix est, à l'origine, un univers avec un semblant de réalisme se moquant gentiment des cultures des pays du monde et non pas une espèce d'univers fantastique avant toute chose.
Malheureusement, il y a un très gros défaut duquel on ne peut pas faire abstraction. En effet, dans Astérix et le Griffon, l'Europe de l'Est, ou Barbaricum, n'est pas montré comme un continent mais comme un pays à part entière formant une seule nationalité. Ce qui n'est pas du tout vrai dans la réalité.
En effet, jusqu'à cet album, les pays visités par notre gaulois préféré étaient bel et bien des pays à part entière avec des nations précises comme l'Hispanie, autrement dit l'Espagne, ou encore des îles comme la Corse.
Hors, la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine sont trois pays totalement différents et chacun ont leurs cultures respectives n'ayant rien à voir les unes avec les autres.
Ainsi, malgré le fait que l'Europe de l'Est ne soit pas méchamment caricaturée (plus particulièrement à travers le personnage de Maminovna qui est une guerrière intelligente), on ne voit que trop bien que Ferri et Conrad auraient dû mieux se renseigner sur le continent et ses pays concernés par l'album. En effet, les auteurs eux-mêmes semblent mieux s'y connaitre au sujet de l'Europe de l'Ouest vu que la Calédonie du Nord (l'Ecosse) dans Astérix chez les Pictes, même si elle est caricaturée, reflète un semblant de réalité dans sa représentation culturelle.
Hors, dans Astérix et le Griffon, l'Europe de l'Est a plus l'allure d'une Europe de l'Est de conte fantastique que d'une Europe de l'Est "caricaturée réalistiquement" malgré l'humour à la Astérix pourtant bien présent.
De plus, vu le conflit actuel entre deux de ces pays de l'Europe de l'Est dont on nous parle sans arrêt dans les médias, il est très malaisant de voir ce continent de manière unifiée dans cet album. Certes, le conflit en question n'existait pas encore lors de la parution de "Astérix et le Griffon" mais le fait qu'il ait commencé seulement un an après sa publication fait que cet album a exceptionnellement très mal vieilli en seulement un an; ce qui était un record impensable jusqu'ici!
Cependant, malgré ses défauts, cet album est très appréciable car il raconte une histoire plaisante avec de bons gags et des personnages sympathiques dans une ambiance générale agréable.
Et est bien plus plaisant à lire que "La Rose et le Glaive".
Lisez-le si vous voulez vous faire plaisir.
Un an plus tôt, Uderzo a été emporté par la vieillesse rejoignant ainsi son collaborateur et ami Goscinny mort quarante-trois ans plus tôt.
Alors que le décès du créateur d'Astérix était révélé par un lapin pleureur indifférent au banquet final de Astérix chez les belges, celui de son co-créateur est révélé par un autre animal en pleurs: un malheureux hibou en pleurs quittant tristement le village gaulois avec un baluchon dans Astérix et le Griffon.
Ferri et Conrad doivent maintenant assurer la vraie relève des histoires de notre gaulois préféré, ce qui représente une énorme pression. Cependant, ils ne sont pas seuls Fabcaro, auteur connu pour ses livres comiques, s'étant joint à l'écriture de la prochaine aventure d'Astérix: L'Iris blanc. Anne Goscinny, fille du défunt créateur du petit guerrier gaulois, a-t-elle eu raison de faire confiance au nouvel arrivant dans le périple d'Astérix?