Notre brave duo de guerriers gaulois d'Armorique va devoir se frotter à d'autres braves venus des littoraux enneigés de la Scandinavie : les Normands qui, ici, sont présentés en introduction du tome comme des guerriers ne connaissant jamais la peur et tentant de la trouver par les moyens possibles. Et la peur, c'est ce que le chef Grossebaf et son clan désireraient connaître pour ne pas tous mourir idiots. C'est ainsi qu'ils embarquent en direction de la Gaule, voguant vers leur nouvelle quête.
Dans le village gaulois, Astérix et Obélix ont pour mission d'éduquer un gringalet, le neveu du chef Abraracourcix nommé Goudurix arriver en trombe de Lutèce à bord d'un char qui en jette. Ce jeunot-là va d'abord bousculer, sur un moment, les coutumes traditionnelles de ceux qu'il appelle de manière insolente les "plix" (les ploucs) lors d'une fête d'accueil qui lui est dédié, en chipant la harpe d'Assurancetourix pour une démonstration musicale qui va abasourdir tout le comité ou presque. Les filles se tortillent, Obélix se prend au rythme au grand étonnement d'un Astérix pantois, le chien Idéfix s'éclate, avant que le barde reprenne le contrôle un cours temps, faisant fuir subitement les convives et réagir Cétautomatix non loin derrière lui. On connaît le gag récurrent ! Les cases sont excellentes d'expressivité.
Le lendemain est moins drôle pour le jeune lutécien effronté mais, à l'inverse, plus drôle pour nous à ses dépends, quand il se voit projeté énergiquement dès l'aube en descente de lit façon défenestration au grand bonheur d'Obélix.
La rencontre avec les fiers guerriers d'Odin va se faire en deux parties :
La première se fait en reconnaissance discrète sur ordre d'Abraracourcix et nos deux gaulois vont découvrir les noms de ces hommes du nord qui feront beaucoup rire Obélix puis les villageois après le retour pour le rapport. La situation n'amuse pas du tout Goudurix qui s'est avéré être un peureux, terrifié qu'il a été à la vue du navire aperçu au-loin peu avant.
La deuxième partie se fait plus diplomatique, brutalement diplomatique pour notre grande joie car Astérix et Obélix sont venus délivrer Goudurix alors enlevé entretemps dans sa fuite par ceux qui le terrifient, l'éclaireur Badtaf ayant trouvé précédemment en lui un potentiel pour leur apprendre la peur qui ferait voler. Les romains ne sont pas oubliés en faisant acte de présence avec une patrouille coincée dans la bagarre entre les beignes gauloises et les massues nordiques. Ça fait mal !
Goudurix n'ayant donné aucun résultat, le calme revenu, Astérix négocie avec Grossebaf avec l'idée d'envoyer Obélix chercher Assurancetourix. Notre tailleur de menhir parvient, après une déduction qui a étonné le druide Panoramix qu'il s'en adresse au lecteur depuis la case concernée, à rattraper le barde qui était en route pour Lutèce afin de chercher gloire et reconnaissance qu'il n'a jamais trouvées dans son village.
Assurément, Grossebaf et ses hommes auront eu tort d'avoir sous-estimé le barde qui leur balance un premier choc douloureux pour leurs oreilles. Voulant les remercier de leur avoir fait découvrir la peur, le chef des normands décide en retour de les sacrifier ce qui n'est pas du goût de Goudurix qui surmonte enfin sa peur en l'invectivant droit dans les yeux.
Après une ultime bagarre, les guerriers normands s'envolent du haut de la falaise, traumatisés par une nouvelle salve sonique d'un Assurancetourix rock'n'roll qui se lâche comme jamais. Malgré tout, sur le retour, le doute germe dans la tête de Grossebaf de savoir si le voyage en valait la peine.
Que conclure de tout ça ? Une crème d'album ! Astérix Et Les Normands est un des meilleurs tomes et des plus drôles aussi signés Goscinny et Uderzo qui m'a été donné de lire depuis l'école !