Quand Astérix et Obélix découvrent que les lions ne font pas le poids face à des Gaulois

Avec Astérix gladiateur (1964), René Goscinny et Albert Uderzo propulsent nos héros préférés dans une aventure aussi musclée que loufoque, où Rome et son Colisée deviennent le terrain de jeu idéal pour des baffes légendaires et des situations absurdes. Cet album, quatrième de la série, est un cocktail explosif d’action, d’humour, et de satire sur l’empire romain à son apogée.


Tout commence par une maladresse bien romaine : le préfet Caius Obtus décide d’offrir Abraracourcix, le chef du village gaulois, en cadeau à Jules César pour divertir la plèbe au Colisée. Ni une ni deux, Astérix et Obélix se lancent dans une mission de sauvetage, direction Rome, où ils décident de s’infiltrer en tant que gladiateurs. Le résultat ? Une série d’événements où les lions finissent par fuir, les spectateurs hurlent de rire, et le Colisée se transforme en véritable cirque (dans tous les sens du terme).


Astérix, comme toujours, incarne l’intelligence et la ruse. Il est particulièrement brillant dans cet album, jouant avec la naïveté et l’arrogance des Romains pour retourner la situation en leur défaveur. Obélix, quant à lui, est à son apogée comique : sa fascination pour les lions, sa maladresse attachante, et ses incompréhensions face à la discipline romaine offrent des moments mémorables.


Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Caius Obtus est une caricature hilarante de l’administrateur romain : arrogant, mais incroyablement bête. Les gladiateurs, initialement intimidants, deviennent rapidement les victimes des excentricités d’Astérix et Obélix, transformant leurs entraînements en scènes dignes d’un burlesque de haute volée.


Visuellement, Uderzo brille par sa représentation de la Rome antique. Le Colisée, avec ses gradins bondés et ses arènes majestueuses, est magnifiquement détaillé, et les scènes d’action sont pleines de dynamisme. Les expressions des personnages, qu’il s’agisse de l’effroi des lions ou des éclats de rire des spectateurs, renforcent l’impact comique de l’histoire.


Narrativement, Goscinny livre une intrigue simple mais efficace, ponctuée de gags visuels et de dialogues pleins d’esprit. L’humour repose autant sur les situations absurdes que sur les jeux de mots et les clins d’œil à la culture romaine. Le rythme est bien dosé, alternant moments de tension (notamment dans les arènes) et scènes plus légères.


Cependant, l’album souffre d’un léger manque de profondeur par rapport aux aventures ultérieures d’Astérix. Les enjeux restent relativement bas, et certains personnages secondaires, comme les gladiateurs ou les spectateurs romains, manquent un peu de développement. Cela dit, ces petites faiblesses n’entament en rien le plaisir de lecture.


En résumé, Astérix gladiateur est une aventure pleine d’énergie et de rires, où Goscinny et Uderzo démontrent leur talent pour mêler action et comédie dans un cadre historique riche. Avec des personnages inoubliables, des scènes hilarantes, et une critique subtile de la culture du spectacle, cet album est un classique qui montre que même face aux lions, les Gaulois ne perdent jamais leur mordant. Un voyage au Colisée à ne pas manquer, où les vrais gladiateurs sont ceux qui font rire.

CinephageAiguise
8

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le 19 déc. 2024

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