Le Show Iori

Quelle pagaille dans ce premier tome ! Avec un chapitre introductif qui s'intitule « L'Épilogue », j'aurais dû m'attendre à avoir l'esprit tourneboulé. Pour le coup, il l'est peut-être un peu trop. Il faut tenir bon jusqu'au milieu du volume pour enfin saisir de quoi il retourne (à peu près), donc comprendre les réactions de chacun des personnages (et encore, il y a une opposition entre deux entités qui me dépasse toujours).

Imaginez donc que vous menez « une vie plan-plan », que vous l'avez planifiée de bout en bout comme le bon adolescent trop sérieux que vous êtes. Et criii ! et groooo ! et zoom ! voilà que le ciel devient rouge et qu'un cube extraterrestre gigantesque (?) vient se prélasser dans votre ciel. Et avec lui d'étranges vaisseaux-montgolfières. À terre, l'armée demande votre capture, alors vos camarades se jettent sur vous. Et vous, vous êtes là, et vous vous dites : « Hein ? » Parce qu'en fait, tout le monde sait ce qui se passe, sauf vous. Et le lecteur.

À partir de là, c'est le bordel. (Ça l'était déjà quand une fille avec des oreilles de chat s'est mise à jeter des toupies Beyblade à tour de bras, mais bon.) Deux groupes apparemment ennemis (qui ? quoi ? pourquoi ?) se tapent dessus pendant quelques pages, avant d'aller manger le curry de la paix sous le toit du héros. En gros. Entre-temps il y a quand même un voyage dans l'espace, mais c'est trop peu sensationnel pour être mentionné...

Tout ceci se déroule évidemment sous les yeux d'une poignée de dirigeants politiques, notamment les représentants du Japon héroïque, des États-Unis mécontents, de la Russie impassible et de la Lune borgne. Pas de repas épicé pour eux mais des reproches à n'en plus finir (en fait, non, c'est terminé en deux pages).

Bien que certaines informations soient traitées par-dessus la jambe, le sujet est original (bonjour à l'immense cube magique dans le ciel) et l'équipe de zozos formée en fin de tome promet de grands moments d'hilarité — le rire serait-il le meilleur moyen de sauver l'humanité ?

À voir comment Iori s'en sort dans le futur, car de la santé mentale du héros dépend celle du lecteur.