Après un premier tome plutôt décevant, Kirkman surprend son monde avec un second tome glorieux, absolument incroyable même si cela apparaît difficilement en le découvrant. En effet, il faut attendre les retournements de situations qui s'y développent pour bien comprendre qu'il s'agit là du réel départ d'Invincible.
Rappelons la situation : Mark Grayson n'est pas qu'un simple ado, il est surtout le fils d'Omni-Man, le plus puissant super-héro de la Terre. Mark vient de voir ses pouvoirs se déclencher et sauve maintenant la veuve et l'orphelin sous le pseudonyme d'Invincible.
Après le pseudo cliffhanger du précédent numéro (dont je ne vous ferais pas l'affront de révéler de quoi il s'agissait), on reprend la petite vie de Mark dans ce tome. Au départ on pourrait penser qu'on retrouve la même médiocrité relative qu'au début. C'est à dire un manque de profondeur, de sujet, de fond en sommes. Le fait qu'Eve, la super-héroïne et amie de Mark le regarde avec intérêt tandis que le jeune homme sort désormais avec Amber pourrait même faire croire au lecteur qu'il lit une mauvaise fusion entre Spider-man et Hélène et les Garçons.
Heureusement très vite, les choses sont prises en main. Les Gardiens du Globe, la plus grande équipe de supers-héros (clin d'oeil à la Justice League) vient de se faire assassiner sauvagement. Alors qu'une enquête est lancée pour découvrir qui est l'assassin, une nouvelle équipe doit se former. Robot (collègue d'Invincible et d'Atom Eve) étant la future recrue des Gardiens du Globe, il passe du statut de "petit nouveau" à celui de "décideur" en quelques instants. Il doit donc former une nouvelle équipe de super-héro et aimerait bien qu'Invincible le rejoigne.
On se demande alors si on est pas à la limite d'une mauvaise copie de Teen Titans.
Oui, lecteur, je comprend ta crainte. Comment peut-il oser dire que ce tome est si bon, alors qu'il reprend tous les défaut du premier numéro ?
Et bien déjà par l'utilisation massive mais intelligente de clin d'oeil, qui rend la lecture plus amusante. Mais surtout, c'est l'intrigue principale, l'enquête, qui captive le lecteur. D'autant plus que le lecteur a un indice qui l'amène à réfléchir en avance par rapport aux personnages. C'est donc assez captivant cet aspect là, je ne vous le cache.
La narration est aussi beaucoup centré sur Nolan Grayson, dit Omni-Man, et c'est très plaisant. On voit également beaucoup le bestiaire d'Invincible, qu'il s'agisse des méchants ou des héros. Ce développement est pour le moins plaisant, je trouve.
Mais surtout ce qui est incroyable c'est le dernier chapitre.
On est face à quelque chose d'incroyable, Kirkman fait voler en éclat toutes les préconceptions du lecteur sur la série. On comprend que l'aspect superficiel d'Invincible n'était qu'une façade et qu'on rentre dans la cours des grands. Kirkman veut révolutionner le monde des super-héros, quitte à commencer par copier tous ses codes dans un premier temps. Mais maintenant, l'introduction d'Invincible est terminée. Il aura fallu 2 ans, 12 numéros, pour arriver à découvrir enfin le début d'Invincible et c'est là.
Ce retournement de situation est vraiment dingue, la confrontation est bien faite et laisse présager quelque chose d'énorme.
C'est pour ce courage, cette innovation et la surprise que tout cela suscite qu'Invincible tome 2 est un aussi bon comics. Il promet beaucoup de choses. Il reste maintenant à voir si ces promesses seront tenues, mais il est certain, en tout cas, qu'on est face à quelque chose de potentiellement très différent.
Invincible tome 2, c'est un peu Invincible, tome 1 puisque finalement, tout ne démarre qu'à la fin.
PS : J'ai pas pu le mettre quelque part, mais l'arrivé de Ryan Ottley sur le dessin fait beaucoup de bien, ça gagne vraiment en qualité sans que ça devienne transcendant non plus.