Aux heures impaires par Hard_Cover
Après Période glacière, Aux heures impaires est le deuxième album de la collection Futuropolis - Musée du Louvre, qui a pour objectif de promouvoir le plus célèbre musée du monde et ses collections, que je lis.
Dans la bande dessinée d'Éric Liberge, nous découvrons un Louvre qui ressemble en tous points à celui que nous connaissons. Du moins en surface. Car pendant les heures impaires, les collections prennent vie, semant le trouble dans les galeries de l'ancien palais royal. Heureusement, il y a un gardien chargé de surveiller cette animation nocturne et de tout faire pour que les choses se remettent en ordre avant l'aube.
Ce gardien est Fu Zhi Ha. Après trente quatre ans de bons et loyaux services, il cherche un remplaçant. Il va trouver Bastien, un jeune sourd et muet au caractère difficile.
Aux heures impaires est une bande dessinée qui rend hommage à deux catégories de personnes. Premièrement, aux sourds et muets. Liberge révèle les difficultés d'insertion des mal entendants dans notre société de sons et de bruits, où les gens communiquent principalement par la parole. Pour quelqu'un qui ne peut s'exprimer clairement qu'en langage des signes, se faire comprendre est une épreuve.
Deuxièmement, ce one shot rend hommage aux gardiens de musées, avec un dossier en fin d'album qui fournit des informations historiques sur cette profession particulière.
Mis à part ces deux aspects, Aux heures impaires n'est pas une bande dessinée particulièrement géniale. Les dessins de Liberge, agrémentés d'effets visuels saisissants, sont magnifiques ; le personnage principal est développé avec soin ; l'idée de base de la BD est originale. Pourtant, l'histoire racontée par l'auteur est sans réel intérêt. On lit sans éprouver de vrai plaisir. Les conversations en langage des signes perdent leur côté mystérieux car traduits en bulles (je ne sais pas comment aurait pu faire Liberge, mis à part une bande dessinée quasi muette, mais là, c'est raté). Les scènes se déroulant pendant les heures imapires sont plus ou moins incohérentes – brouillonnes diront nous. L'aspect fantastique n'est qu'un prétexte à une explosion graphique et à la présentation des tourments de Bastien.
Aux heures impaires est donc au final une bande dessinée sympathique qui remplit ses objectifs de promotion du Louvre et de défense des mal entendants. En dehors de cela, ce n'est pas un album exceptionnel.