Ed Brubaker, Steve Epting, nouvelle série noire sur fond d’espionnage, il ne faut rien de plus pour me convaincre de me jeter sur cette nouvelle série ! Le duo a fait ses preuves et excelle sur ce genre de récit. Et pour ne rien gâcher, Delcourt fait les choses bien avec un volume plus grand qu’à la normale, un peu façon Deluxe de chez Panini. (Dommage qu’ils aient aussi pris cette affreuse jaquette…)

Velvet Templeton est l’assistante du Directeur d’une agence de renseignements. Velvet est sexy, intelligente et capable de se sortir de toutes les situations. Car elle fut également une espionne dangereuse sous tous rapports…
Lorsque le plus grand agent secret du monde est tué en mission, Velvet se trouve en ligne de mire, impliquée dans un imbroglio de mystères et de meurtres. Traquée et projetée dans un milieu hostile qu’elle pensait avoir définitivement abandonné, elle doit sauver sa peau. Heureusement pour elle, elle ne semble rien avoir perdu de ses talents…
Ed Brubaker (Criminal, Fatale) et Steve Epting (Avengers), les deux créateurs qui ont su ressusciter Captain America, s’associent à nouveau pour donner vie à Velvet. Espionnage et film noir se mélangent à merveille sous les talents conjugués de ces deux maîtres du genre.
(Contient les épisodes #1 à 5)

Nous sommes en 1973, à Paris. La nuit, dans un restaurant nous assistons au meurtre de quelqu’un, perpétré par X-14, l’un, si ce n’est, le meilleur agent secret du monde, avant qu’il ne se fasse lui-même tué comme un chien dans une ruelle. S’ensuit aussitôt une réunion de crise à l’ARC-7 à Londres, siège de cette agence secrète, si secrète qu’on l’assimile plus à une légende qu’à quelque chose de réel, et fondé par des anciens des Grandes Guerres. C’est là que nous découvrons la sublime Velvet, Velvet Templeton, assistante du directeur de l’ARC-7.

Alors que les ressources de l’ARC-7 se dirigent sur une certaine piste, assassinat par un ancien de l’agence, ne supportant pas la retraite et anciennement le meilleur agent du monde (X-02), Velvet décide de mener sa propre enquête, dévoilant des capacités bien supérieures à celles d’une simple assistante, voir bien au-dessus de la plupart des agents de l’ARC-7. Grâce à sa mémoire photographique, elle se rappelle d’une journée vierge et blanche dans un des rapports de l’agent Keller (X-14), et c’est dans cette direction qu’elle va partir !

Mais quand on enquête en sous-marin comme cela, il faut s’attendre à tomber sur des choses pas jolies-jolies. Et la belle Velvet va vite comprendre qu’elle n’est pas une enquêtrice secrète de cette sinistre histoire, mais la principale cible ! Entre meurtre, révélations chocs et un passé douloureux, qu’elle pensait derrière elle, qui refait surface !

Une aventure sans temps mort, à cent à l’heure où Ed Brubaker alterne avec maestria phase d’espionnage, scènes d’actions, temps de réflexion et bonds dans le passé. Une ambiance noire, d’espionnage omniprésente et oppressante, et cela est encore davantage rendu grâce aux magnifiques dessins de Steve Epting et aux couleurs parfaites d’Elizabeth Breitweiser. Un magnifique travail sur les ombres, des personnages réalistes, des scènes d’action anatomiquement parfaites, des arrières plans riches et variés et une mise en page fluide et vivante. Et que dire de Velvet ? Quelle femme ! Quelle grâce ! Sous ses airs un peu durs se cache une femme diaboliquement belle et sensuelle. Tout comme sous ses lunettes d’assistante se cache une femme de terrain qu’on évite d’embêter.

Si l’histoire de Brubaker est vraiment passionnante, c’est aussi en grande partie grâce à Velvet. Une femme forte et fragile à la fois. Une femme avec un présent conditionné par un passé douloureux, qui la ronge et qui a obstrué son futur, comme si cela l’avait bridé. Mais ce n’est pas qu’une belle femme en pleine force de l’âge. C’est une femme intelligente, brillante, elle allie la force de son esprit de réflexion à celui de ses poings. Elle sait utiliser ses capacités mentales mais aussi son corps lorsque cela est utile.

Bref, Ed Brubaker, Steve Epting et Elizabeth Breitweiser nous offrent un récit haletant, oppressant, un pur récit d’espionnage. Velvet est un personnage fascinant avec ses forces et ses faiblesses, loin d’être une Wonder Woman ou une James Bond Girl. L’équipe artistique nous proposant un personnage bien à part qu’on aime suivre, avec son histoire, son passé et d’une beauté absolue. Une femme d’action qui sait d’abord utiliser sa tête avant ses formes et son corps et qui essaie tant bien que mal de défaire la toile dans laquelle on a essayé de la piéger.
Romain_Bouvet
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le 24 janv. 2015

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Romain Bouvet

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