Ce tome contient les épisodes 181 à 187 de la série mensuelle "Avengers", parus en 1979. Le scénario des épisodes 181 à 184 est de David Michelinie, ceux des épisodes 185 à 187 sont de Mark Guenwald et Steven Grant pour l'histoire, et de David Michelinie pour les dialogues. Tous les épisodes ont été dessinés par John Byrne, encrés par Gene Day (#181), Klaus Janson (#182 & 183), D. Hands (#184), et Dan Green (#185 à 187). Ce tome suit de peu The Korvac saga (épisodes 167 & 168, 170 à 177).


Épisodes 181 à 184 - Après avoir été voir Les Aventures de Robin des Bois (avec Eroll Flynn), Simon Williams (Wonder Man) et Hank McCoy rentrent au manoir des Avengers où ils sont attaqués par le système de sécurité. Une fois à l'intérieur ils doivent subir l'autoritarisme d'Henry Peter Gyrich, le nouvel agent de liaison entre les Avengers et le gouvernement des États-Unis. Ce dernier exige que les Avengers abaissent la composition de leur équipe à 7 membres. L'équipe compte alors dans ses rangs Captain America (Steve Rogers), Iron Man (Tony Stark), Black Widow, Black Panther, Wasp, Yellow Jacket, Hercules, Captain Marvel (Mar-vell), Wonder Man, Beast, Miss Marvel, Hawkeye, Thor, Vision, Scarlet Witch, Quicksilver, Moondragon et les Guardians of the Galaxy (Yondu Udonta, Martinex T'Naga, Charlie-27, Vance Astrovik, Starhawk et Nikki). Les membres restants se battent dans un premier temps contre un vieil homme aux étranges pouvoirs surnaturels, en provenance de Vladivostok, puis contre l'Homme Absorbant qui a pris une otage et qui souhaite s'enfuir en Amérique du Sud.


Épisodes 185 à 187 - Wanda et Pietro Maximoff accompagnent Django Maximoff, le vieil homme russe, dans un pays fictif des Balkans pour tirer au clair l'identité de leurs parents. Ce secret est lié au mont Wundagore et à l'ancienne base du High Evolutionary (Herbert Edgar Wyndham).


Ces épisodes sont inscrits dans l'histoire des Avengers pour contenir la première information fiable sur l'identité des parents de Scarlet Witch (Wanda Maximoff) et Quicksilver (Pietro Maximoff). Mais avant, David Michelinie décrit une équipe dépendante des autorisations gouvernementales pour pouvoir fonctionner, avoir des plans de vol officiels pour ses quinjets et se rendre en pays étranger sans risquer de déclencher une nouvelle guerre. Gyrich n'atteint pas vraiment son objectif de réduire l'équipe à 7 membres. Michelinie écrit des interactions brèves entre les Avengers (du fait de leur nombre important), mais souvent savoureuses. Les Avengers restent des individus qui s'interrogent sur leur nature (Jocasta questionnant Vision) ou sur leur place dans la société normale (Clint Barton tentant de retourner à la vie civile). Même Carl Creel (Absorbing Man) a un objectif qui sort de l'ordinaire des supercriminels cherchant à dominer le monde, ou se remplir les poches, ou assouvir leur vengeance. Les combats entre superhéros et supercriminels sont bien agencés. Il n'y a que la manifestation des pouvoirs d'Absorbing Man qui trahit vraiment l'âge de ces épisodes. Si quelqu'un peut m'expliquer comment il absorbe le pouvoir des moteurs du navire marchand ?


Dans les 3 derniers épisodes, le lecteur peut déceler l'influence de Mark Gruenwald (gardien de la continuité Marvel pendant une décennie). L'objectif était d'expliquer qui était la mère de Wanda et Pietro et de clarifier le rôle de Miss America (Madeline Joyce) et Whizzer (Robert Frank), 2 superhéros du Golden Age, dans cette histoire. Aujourd'hui le lecteur connaît l'identité du père et de la mère des Maximoff : à l'époque il s'agit d'un mystère complexifié par l'existence de versions différentes et contradictoires. Grant et Gruenwald concoctent un récit mêlant superhéros, personnages évoluant aux frontières de l'univers partagé (High Evolutionary, Mordred) aux objectifs indiscernables, magie noire, ouvrage de sorcellerie (le Darkhold, évoquant de loin de le Necronomicon d'HP Lovecraft) et une vache anthropomorphe. L'histoire se lit facilement et clarifie ce délicat point de continuité. Seule la fin fait un peu grimacer devant le cliché usé jusqu'à la corde qu'emploient les scénaristes pour que les héros reprennent le dessus. Pour le lecteur féru de l'univers partagé Marvel, il est impressionnant de voir la facilité avec laquelle les scénaristes rattachent cette histoire à celle de Spider-Woman (Jessica Drew) et Werewolf (Jake Russell). Enfin l'identité du père de Wanda et Pietro est révélée par ricochet dans l'épisode 125 d'Uncanny X-Men (réédité dans The Uncanny X-Men 4) où le père évoque le souvenir de sa femme.


L'intégralité des épisodes est dessinée par John Byrne qui illustrait également en parallèle les aventures des Uncanny X-Men (dans le tome mentionné précédemment). Il bénéficie de bons encreurs dont Gene Day qui ajoute un niveau de détails impressionnant et Klaus Janson renforce les textures avec trames mécaniques, et qui ajoute un petit coté rugueux de temps à autre (il n'a pas encore commencé à travailler avec Frank Miller sur Daredevil).


Il compose ses pages en 5 ou 6 cases en moyenne. Il apporte un grand soin aux détails, pour une plus grande densité d'informations visuelles. Dans la majeure partie des cas, il s'agit vraiment d'une approche plus consistante qui apporte un peu de réalisme (par exemple lors de la description de la benne à ordures ménagères). Dans un cas particulier, son souci du détail attire trop fortement l'attention du lecteur sur un élément difficile à croire : le transport dans le village du pays balkanique qui s'effectue en diligence (!). Chaque personnage bénéficie de contours arrondis qui le rendent très agréable à la vue. Les scènes d'action sont légèrement chorégraphiées pour une plus grande fluidité dans la lecture. Il crée plusieurs visuels mémorables tels que celui de la couverture de la présente édition, ou celui des 21 Avengers autour de la table de réunion.


Ces histoires présentent un intérêt dans l'histoire de l'univers partagé Marvel (la découverte de l'identité de la mère de Pietro et Wanda), dans sa cohérence (Wundagore et le Darkhold). Au-delà de ces éléments de continuité, David Michelinie écrit des récits qui s'éloignent des clichés habituels des superhéros pour intégrer des drames très humains. Elles n'ont pas trop vieilli et j'ai retrouvé un plaisir de lecture intact. Les malheurs de Wanda se poursuivent en particulier dans Darker than scarlet qui préfigure également son rôle dans House of M.

Presence
7
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le 6 oct. 2019

Critique lue 115 fois

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