Lorsque l'on commence la lecture d'une BD de Riad Satouff, une soudaine envie de tout lire en un soir nous prend et nous emporte avec elle. Avec "Le Jeune Acteur", l'auteur désormais reconnu nous montre le milieu du cinéma sous tous les angles, pour une (trop courte) plongée dans une histoire si bien racontée.
La difficulté souvent remarquable dans les différentes bandes dessinées qu'il est possible de lire, c'est la répétition du style ou de la démarche de leur auteur. Bien qu'elles permettent entre autres de faire vivre au lecteur l'action de façon bien plus claire et précise, les BD se ressemblent toutes un peu, ne différant que l'intrigue même et les dessins.
Ici, tout est différent. Le style traditionnel de Riad Sattouf, ponctué d'interventions fléchées du personnage principal fascine et ne lasse jamais, et la façon dont il occupe le temps et l'espace ravit.
Avec "L'arabe du futur" et "Les Cahiers d'Esther" l'auteur montrait sa spécialisation dans un genre inspiré de faits réels, avec un personnage principal narrateur à sa façon, mais avec "Le jeune acteur", il l'amène à son paroxysme. La présence de nombreux personnages est nuancée de la bonne façon grâce aux différences d'expressions faciales ou de langage, et la mise en parallèle de sa propre histoire avec celle de Vincent Lacoste est très pertinente. Connaître la trajectoire fantastique d'un jeune acteur apporte une sorte de jouissance indescriptible au lecteur, et le rapproche d'un personnage en puisant une certaine inspiration dans ses aventures.
"Le jeune acteur" est donc une réussite en tous points, dans la mesure ou l'on est triste de terminer le premier tome si rapidement, et si excités à l'idée d'en avoir un second. Riad Sattouf est un génie du roman graphique et de la bande dessinée, Vincent Lacoste une pépite du cinéma français, l'assemblage des deux ne pouvait être qu'un chef d'œuvre.