Ça fait pratiquement deux décennies que je compte parmi le premier cercle des fans de Riad Sattouf. Mais pourtant, n'ayant cette fois pas d’intérêt particulier pour la vie ou la carrière du jeune -mais néanmoins sympathique- comédien Vincent Lacoste, je n'avais pas forcément prévu de faire l'acquisition de son nouveau livre. En me réservant plutôt pour le dernier tome de son chef d’œuvre l'Arabe du futur qui devrait sortir l'année prochaine.
Mais j'ai commis l'erreur de feuilleter par curiosité ce Jeune acteur dans une petite librairie parisienne et cinq minutes plus tard j'étais accro et obligé de l'acheter. Une erreur classique mais qui ne pardonne pas avec Sattouf. Et j'aurais pourtant du le savoir depuis le temps.
Car on y retrouve tous les ingrédients qui font la saveur des ouvrages précédents du jeune auteur. Et pour commencer ce regard fait d'un mélange de cruauté et de lucidité, mais sans cesse empreint de tendresse et d'humanité, qu'il porte sur les relations humaines, Mais aussi cette technique narrative qui consiste à se focaliser sur les petites phrases et les petits détails du quotidien qui en deviennent souvent plus marquants et significatifs que le sujet principal du récit. Je pourrais parler de Sattouf pendant des heures, mais je me réserve pour une prochaine fois.
L'exploit est d'autant plus remarquable qu'il s'agit cette fois d'une histoire ou l'identification au personnage n'est à pas à priori aisée avec des péripéties plutôt éloignées de la vie de la plupart des jeunes (et des moins jeunes). Combien de gamins de 14 ans se rendent le matin sur des plateaux de tournage pour incarner trankillou des premiers rôles dans des films qui seront ensuite sélectionnés pour Cannes?
Bref Riad Sattouf reste fidèle à lui-même et à sa réputation d'être une sorte de Michel Houellebecq de la BD, en plus doux et plus drôle. C'est comme cela qu'on l'aime et il nous en apporte la preuve une fois de plus. Vivement le tome 2 alors, puisque visiblement c'est "à suivre".