Même s'il ne dit rien... Il suffit de voir l'expression de son visage pour savoir... qu'il a passé un super été !
Seishû Handa est un calligraphe reconnu, néanmoins un beau jour un directeur d'exposition trouve que son travail est bien trop banal et formaté . Pris au vif par la critique, le jeune homme sans réfléchir aux conséquence de ses actes le frappera. Afin de le punir, son père va l’envoyer sur une île japonaise dans un petit village de campagne afin de réfléchir aux conséquences de ses actes.
Loin de tout, Seishû espère pouvoir entièrement se consacrer à son art et ses œuvres mais c’est sans compter sur les villageois qui vont être intrigué par l’arrivée du jeune homme.
En pleine campagne japonaise
Barakamon est un pur slice of life où on va suivre Handa mener sa vie sur l’île et apprendre à lier connaissance avec les habitants du village. Ainsi on aura notamment dans la première partie de l’œuvre des chapitres n’ayant aucun lien les uns des autres pour faire connaissance avec les villageois. On trouvera aussi des chapitres montrant certaines traditions comme le festival des morts, des chapitres ainsi à priori sans rapport mais qui servent à bien présenter l’univers et ses nombreux personnages !
La deuxième partie servira surtout à développer le personnage d’Handa qui réussira à se prendre en main tout en se responsabilisant et à évoluer ! Et quelle évolution lorsqu’on le compare au personnage qu’il était dans le premier tome tout cela pour laisser une conclusion certes classique mais correspondant à l’esprit du manga tout en faisant écho au premier chapitre.
Malgré cet aspect slice of life, le manga ne manque pas de péripéties pour autant en particulier dans la seconde partie mais il est avant tout très paisible et possède une ambiance très estivale, les aventures de Handa avec les enfants ou les villageois sont souvent très simplistes mais n’en demeurent pas moins mauvaises pour autant, souvent sources de gags ou de situations où le calligraphe va se retrouver dépassé. Et c’est l’un des aspects les plus intéressants du titre c’est de présenter la campagne nippone avec le regard d’un jeune de la ville ce qui donnera souvent lieu à des situations hilarantes où certains personnages s’extasieront des insectes alors que Handa en aura une sainte horreur. Et cet aspect chaleureux se fera surtout grâce au personnage de Naru dont nous reparlerons qui est un pur rayon de soleil et dont l’amitié avec Handa (ou le Maître comme l’appelle les enfants du village) est remarquablement bien développé et retranscrite. De plus, on y suivra également une vie plus accessible, loin des villes surpeuplées et où l'individualisme prime, Seishû découvrira un mode de vie où convivialité et solidarité sont les maîtres mots, des valeurs qui changeront profondément le calligraphe.
En résulte ainsi un titre au final dépaysant et très paisible, idéal pour s’évader dans un quotidien qui certes pourra manquer de péripéties ou de rebondissements pour certains mais qui est avant tout hyper relaxant et un vrai appel à l’évasion.
La vie en communauté
Ainsi donc on aura tout un village à présenter mais je me focaliserai par groupes :
Handa Seishû : Arrive sur l’île afin de se remettre en question suite à son « incident » avec le directeur.
Un personnage principal assez terne dans les premiers volumes et qui va vite voir sa vie paisible éclater en éclat après sa rencontre avec Naru qui à sa manière lui transmettra de nombreuses choses. Malgré tout, Handa apprendra peu à peu à se prendre en main et à accepter ses erreurs avant de finalement accepter ses responsabilités, bref un très bon personnage qui se retrouvera souvent dépassé et s’extasiera pour des petites choses très souvent banales aux yeux des habitants du village.
Naru Kotoishi : Une des enfants du village qui se liera vite d’amitié avec Handa
Une véritable petite chipie qui adore s’amuser mais qui à sa manière s’entendra vite avec le maître et lui transmettra les bienfaits de la vie à la campagne. Un personnage bien approfondi et dont la relation avec Handa sonne vraiment de manière authentique. Un duo complémentaire !
Les enfants du village : On retrouvera bien d’autres enfants comme Hina la meilleure amie de Naru ou Kenta qui eux aussi feront souvent tourner le maître en bourrique. Si pour certains, ils demeureront peu développé, ils s'attacheront tous plus ou moins à Handa donnant lieu à des chapitres souvent mémorables.
Les jeunes du village Hiroshi Kido/ Tamako Arai et Miwa Yamamura :
Hiroshi pour sa part est présenté avant tout comme un délinquant mais qui en réalité est un jeune juste paumé dans son avenir qui s’entendra rapidement avec Handa. Un personnage bien développé qui peu à peu au fil des volumes trouvera sa voie et son parcours afin de regagner confiance en lui et qui ira jusqu'à découvrir la vie en ville.
Miwa et Tamako (surnommé Tama) sont deux collégiennes qui avec Naru avaient prises l’habitude de se servir de la maison d’Handa comme base secrète. Malgré leur aspect sans-gêne et leurs taquineries mutuelles, elles aideront souvent Handa lorsqu’il en aura besoin, même si elles s’amuseront bien plus à l’embêter. De plus, autant le personnage de Tama sera assez classique ayant le rôle de l’otaku renfermée et yaoïste à ses nombreuses heures perdues mais Miwa aura un développement plus intéressant notamment avec son père et la thématique certes sous exploitée de la fermeture des petits commerces de l’île au profit de l’exil des jeunes pour les grandes villes.
En plus de ces personnages, on aura également la plupart des habitants de l’île comme les parents d’Hiroshi dont le père est le chef du village, les anciens du village ou encore l’instituteur de l’école qui est très relax, des habitants qui seront tous présentés en filigrane mais qu’on aura malgré tout plaisir à voir au fil des pages tant la vie de chacun d’eux évoluera de manière tranquille au fil de l'œuvre.
On pourra citer également les personnages citadins comme les parents du calligraphe avec une mère surprotectrice qui donnera lieu à des passages souvent hilarants. Notons aussi Kawafuji qui est l'ami de Seishû et s'occupe d'exposer ses oeuvres, on peut également citer Kosuke Kanzaki qui demeure un fan des oeuvres d'Handa mais qui cherchera à lui aussi à remporter des concours et à dénigrer son maître. Malgré tout, il s'assagira énormément suite à son arrivée sur l'île où il réagira comme un pur citadin, à savoir crier dès qu'un insecte osera se dresser devant lui ! Des passages souvent plus simples mais qui là aussi demeureront hilarants !
Ainsi les personnages dans l’ensemble sont assez simples mais malgré tout, chacun d’entre eux résonne de manière réaliste en particulier les enfants qui agiront toujours comme tel, tout comme la relation entre Handa et Naru qui sonne de manière authentique et les habitants ne répondent pas à un cliché quelconque, on pourra citer les plus anciens du village parlant dans un patois incompréhensible pour Seishû au début du titre. On a une diversité dans les caractères laissant donc une vraie communauté vivre au sein du manga, une communauté auquel Handa apprendra à se lier et à aider également.
L'art de la calligraphie
En ce qui concerne le dessin, le style est assez sommaire mais on notera un beau travail dans la composition des doubles pages avec un effort au niveau des décors et des paysages qui comme dit plus haut donnera lieu à une réelle sensation de dépaysement. On sent un véritable effort de l’auteur pour essayer d’avoir reconstituer des lieux de sa région natale et cela en a valu le coup car même si le chara-design demeure assez basique, il n’en demeure pas moins là aussi authentique avec tout simplement des villageois vaquant à leurs vies de tous les jours. Et en ça, l'oeuvre fait forte, les villageois seront peu à peu tous reconnaissables, comme le personnage principal, on parviendra peu à peu à reconnaître les habitudes de chaque citadin, un véritable effort a été effectué pour rendre cette communauté vivante et la rendre attachante au contraire des personnages secondaires qui même s'ils auront eux aussi un bon développement seront moins impactant.
De plus, le manga traitera de la calligraphie, art auquel se passionne Handa depuis l'enfance, un art qui se réfère à la formation de beaux caractères. Une activité qui poursuivra Seishû étant donné que c'est à cause d'une critique par rapport à ses oeuvres qu'il se retrouvera sur l'île étant donné que son style est trop banal et sans saveur.
Prenant la critique bien trop à cœur, notre calligraphe à travers ses activités sur l'île et ses interactions avec les villageois se verra peu à peu évoluer son style, et là où la calligraphie lui apparaissait comme un fardeau, elle en deviendra une vraie source de plaisir pour l'homme qui peu à peu cherchera à transmettre les valeurs de cet art. Ainsi il est intéressant de noter que cet aspect du manga qui apparaît comme l'élément perturbateur demeure relativement bien traité, que ce soit à travers les différentes réalisations de Handa ou celle de son père, de nombreuses œuvres parcourront le manga pouvant donner une once d'intérêt à ceux qui désirent s'y intéresser.
Un rayon de soleil !
En conclusion, Barakamon est un manga simple en aspect mais qui est un véritable rayon de soleil ! Rempli de bonne humeur avec des personnages attachants qui évolueront tout au long de l’œuvre, dépaysant et évasif, Barakamon est un titre qui donnera le sourire.
Rempli de scènes humoristiques et touchantes à travers une communauté plus qu'authentique, on a affaire à un manga qui donne le sourire et dont je recommande la lecture avec grand plaisir !