Je n'ai vraiment pas accroché à cette vision, à cette version

Ce Batman Année 100 est dans ma pile à lire depuis six ans ! Il n’a eut de cesse de reculer dans de mes priorités, entre les achats, les découvertes, les séries en cours. Jamais le temps de m’y atteler. Finalement, en réarrangeant mes bibliothèques, je suis retombé de dessus et je me suis dit que le moment était venu de lui donner sa chance. Mais avec de sérieux doutes, je dois bien le reconnaître…

Gotham City, 2039. Batman, une icône oubliée du passé, est recherché pour meurtre. Lancé à la poursuite d’une légende, le commissaire Gordon, petit-fils de l’original, prend rapidement conscience des ramifications de l’affaire lorsque ses hommes se trouvent secondés sur le terrain par une unité d’élite, débarquée de Washington.

Batman, Année 100 ou l’un des interprétations les plus personnelles du Chevalier Noir à ce jour. Paul Pope (Heavy Liquid) apporte au mythe de Batman l’humanité de ses débuts. Hommage au travail de Frank Miller sur Batman, Année Un et The Dark Knight Returns, Pope ressuscite la légende dans un futur proche qui a tout oublié du Chevalier Noir. Tout sauf la peur primale qu’il est capable d’inspirer…

(Contient les épisodes Batman Year 100 #1 à 4, The Batman Chronicles #11, Solo #3 et Batman : Gotham Knights #3)

Batman dans le futur, cela n’a rien de véritablement nouveau, il suffit de penser à l’un des récits ayant inspiré Paul Pope, The Dark Knight Returns. Cependant, le scénariste a décidé d’imposer sa patte à ce nouveau Batman et cherche à nous proposer quelque chose de différent et inédit.

En 2039, Batman est devenu une légende urbaine, plus personne, ou presque, ne se rappelle de lui. Il réapparaît pour se faire accuse du meurtre d’un agent des forces de l’ordre. Bien entendu, il est évident, et on le sait dès le départ, puisque l’on assiste à cette mort, que Batman n’y est pour rien. Gordon, le petit-fils de celui que nous connaissons tous, pensait s’occuper de l’enquête, mais son service est mis sur la touche et des agents de Washington viennent enquêter à sa place !

Ce meurtre cache quelque chose !

Et pour cause, on découvre que les grandes instances dirigeantes sont pourries jusqu’à la moelle et tous les moyens sont bons pour couvrir ses arrières. Surtout quand il est question d’arme bactériologique ! Rapidement, on réalise au fil de la lecture que l’on se retrouve avec une intrigue pauvrement classique et sans surprise. Juste avec un Batman inédit en 2039 !

Mais même là on est déçu. On ne nous dirait pas que l’on est en 2039, on ne le verrait pas. Aucun élément de décor, d’armures, de vêtements des personnages, rien ne nous fait penser au futur. Et si aujourd’hui 2039 ce n’est pas dans si longtemps, à l’époque de la sortie du récit, c’était un peu plus lointain. Mais rien.

Au final je reste sur une petite touche de déception. Une histoire classique, un futur banal et qui fait poussiéreux, une intrigue sans véritable surprise, et franchement, les rajouts de Pope à son Batman, comme le coup des dents, c’est gadget au possible.

Reste la partie graphique, et là aussi, c’est une grosse déception personnelle. Je n’ai pas du tout adhéré au style de Paul Pope. Je suis un grand fan de tous ces artistes qui se démarquent des standards habituels navrants. Mais là, je n’ai vraiment pas aimé. Je ne dirais pas que c’est moche, par respect pour le travail de l’artiste, mais ce fut un supplice durant un peu moins de trois cents pages. Le pire étant sans doute son travail sur les visages, et plus particulièrement les bouches de ses personnages.

L’action est cependant très bien rendue, vivante et prenante, mais cela s’arrête là.

Le tome se termine avec trois courts épisodes bonus, aussi de Paul Pope. Si les deux derniers sont totalement anecdotique, j’ai bien aimé le premier avec Baruch Wayne, un Batman allemand luttant contre les nazis.

Bref, dans l’ensemble ce Batman Année 100 est une déception. On se retrouve avec un récit classique, sans surprise, un Batman pas spécialement intéressant, un futur qui sent les années 40 et des dessins qui m’ont fait mal aux yeux. J’avais peut-être raison de toujours le repousser dans ma pile à lire...