Redéfinition des débuts du Batman, un classique instantané !
Gangrenée par la mafia et la corruption, la cité de Gotham attend son sauveur. Seules deux âmes en souffrances pouvaient prétendre au titre... Oui deux, car au fil des pages on suit en parallèle les débuts perfectibles de l'homme chauve-souris et d'un certain James Gordon. L'exercice pourtant délicat est maîtrisé avec une grande finesse et les dialogues/monologues solides rendent le récit on ne peut plus palpitant.
Ici, l'harmonie des textes forts de Frank Miller mêlés au trait pertinemment old school de Dave Mazzucchelli contribuent admirablement à l'immersion de ce qui est finalement un super polar.
Les meilleurs débuts que Batman pouvait espérer.
Concernant cette édition :
Des planches un peu plus claires que sur les précédentes parutions et la dernière réédition VO, peut-être un peu trop puisque ce qu'elles gagnent en détails, elles le perdent en intensité. Cela ayant pour effet d'amoindrir quelque peu l'ambiance crépusculaire du récit.
Quant à la traduction, elle se révèle très correcte, mais là aussi diffère sensiblement des éditions Comics USA/France Loisirs et Delcourt. Plus directe, plus familière, avec quelques errements (GIGN pour S.W.A.T. ?). Cela n'est pas trop génant et accélère même le rythme de lecture, cependant les mots de Gordon perdent en assurance et la classe flegmatique d'Alfred s'affadit.
Au-delà de l'oeuvre, ce qui donne tout son suc à cette nouvelle édition ce sont bien ses bonus qui s'étalent sur près de quarante pages. Vous y retrouverez pèle-mèle quelques lignes de Frank Miller, une superbe postface en images de Mazzucchelli, différentes covers, des esquisses, des comparaisons de planches et bien d'autres délices.
Enfin, le dernier boni est sa reliure qui resistera sûrement mieux aux affres du temps.
Donc, si n'avez cure des bonus, que vous êtes soigneux et que vous souhaitez bénéficier d'une traduction plus soutenue : gardez vos éditions.
Sinon, vous savez ce qu'il vous reste à faire ...