Sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir comment, Urban nous propose, en librairie, quelque chapitre de Detective Comics, avec ce tome « Empereur Pingouin » correspondant avec l’arrivée d’un nouveau personnage dans l’univers du justicier de Gotham, bien décidé à prendre la place du Pingouin ! Choix surprenant puisque je n’ai pas souvenir d’une saga mémorable, méritant un tel traitement. Est-ce pour mettre ce nouveau personnage à l’honneur ? Pour mettre en lumière les « débuts » de Jason Fabok ? Je ne sais pas.


A la tête de la pègre, Oswald Cobblepot, dit le Pingouin, souhaite inverser la tendance et laisser un tout autre héritage, celui d’un donateur généreux et admiré de tous. Réussissant à voler la vedette à Bruce Wayne, son éternel rival, tout se déroule comme prévu. Mais c’était sans compter l’arrivée d’un nouveau venu, qui se fait appeler Empereur Pingouin, et qui semble vouloir prendre sa place… ! Occupé à débarrasser Gotham des criminels qui la menacent, Batman réussira-t-il à contrecarrer les plans de ce nouveau Pingouin ?
(Contient les épisodes #13 à 21 de Detective Comics)


Le Pingouin a des envies de changements ! Il ne veut pas laisser comme traces de lui, dans sa ville, celles d’un criminel chef de la pègre, ne devant sa mémoire qu’à la peur qu’il inflige et aux morts qu’il laisse derrière lui. Il décide donc de changer d’optique et de devenir un mécène pour Gotham City ! Le pire, c’est que cela semble fonctionner dès le départ ! En faisant un don à l’hôpital de Gotham, et en coupant, par la même occasion, l’herbe sous le pied de Bruce Wayne, il devient le nouveau milliardaire à la mode, et comprend que les anciennes méthodes ne sont pas les bonnes !


Si le Pingouin semble changer, ce n’est pas le cas de son bras droit, Ignatius Ogilvy ! L’homme qui a gravit tous les échelons dans l’organisation du Pingouin voit l’absence de ce dernier, suite au premier retour du Joker durant le run de Scott Snyder, comme une opportunité ! Le chaos ambiant lui permet, en effet, de mettre la main sur l’organisation de son patron, et de se débarrasser de ses adversaires en mettant cela sur le compte de la folie « Joker » qui imprègne Gotham City ! Même Batman est trop occupé pour se rendre compte de ce qu’il se passe dans le milieu de la Pègre !


En effet, ce tome, et surtout ces chapitres de Detective Comics se trouve en effet en plein cœur d’événements bien plus grands et importants qu’eux. Le retour du Joker par Snyder donc, et son envie de faire éclater la Bat-Family (Batman tome #3) et la mort de Damian Wayne (Grant Morrison présente Batman tome #8). Ce qui explique pourquoi Damian disparaît d’un coup des radars, et pourquoi on se retrouve d’un coup avec plein de clowns dans la ville.


Si le plan d’Ogilvy semble parfait, c’est sans compter sur le fait que Batman va forcément s’intéresser à son cas à un moment donné, et sur le fait que le Pingouin n’est pas homme à se laisser écraser et spolier de la sorte ! Le retour de bâton risque d’être violent pour cet homme de main si ambitieux !


L’intrigue principale, qui se retrouve mêlée au Deuil de la Famille et à la mort de Damian, est accompagnée d’intrigues secondaires, dont la principale se concentre sur Man-Bat ! Ce qui est fort dommage, puisqu’on en a presque tous les ingrédients mais pas le grand final.


Graphiquement, nous avons le droit au premier grand travail de Jason Fabok. N’étant pas fan des dessins où la puissance est omniprésente (bonjour Jim Lee, bonjour David Finch), je ne suis donc pas du tout réceptif à son travail. Mais bon il s’agit d’un premier, il veut en mettre plein la vue, et ses traits restent jolis malgré tout !
Je préfère à la limite les dessins d’Andy Clarke, sur les histoires de compléments, où c’est plus nuancé, plus crédible et moins tape-à-l’œil. Les expressions passent bien mieux.


Bref, Empereur Pingouin n’est pas une mauvaise saga, mais c’est loin, très loin d’être extraordinaire. Je ne m’explique toujours pas sa publication en librairie. D’autant que ce personnage ne réapparaitra jamais durant les New52. Mais bon, cela reste du Batman, il y a donc toujours quelque chose de sympa, malgré tout, à en retirer.

Romain_Bouvet
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le 29 juin 2017

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Romain Bouvet

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