Si Batman Eternal a su, au fil du temps et malgré une publication hebdomadaire, garder un intérêt certain, de par le fait qu’on voulait savoir qui était le génie qui malmenait autant notre héros, ce n’est pas sans nous proposer, aussi, des intrigues inutiles et bouche-trous et une surenchère de rebondissements et de suspects. Néanmoins l’envie de connaître ce mystérieux ennemi, rend ce quatrième et ultime tome très, très alléchant.
Après la chute de l’Asile d’Arkham et des Entreprises Wayne, Gotham City sombre dans le chaos… Batman et ses alliés jouent leur va-tout face à une coalition d’ennemis des plus retors, dont la machiavélique Sphinx, et le redoutable Ra’s al Ghul ! Une nouvelle ère s’amorce pour les justiciers, si toutefois ils parviennent à survivre !
(Contient les épisodes Batman Eternal #40 à 52 et Batman #28)
La fin se rapprochant, les scénaristes continuent leur travail de sape et expédie de façon non dissimulée, les intrigues secondaires. Après que le Spectre ait fait sauter Arkham, que Batgirl se soit calmée, c’est au tour de Robin de découvrir les qualités d’Harper, alors que tous deux mettent fin à la menace du nanovirus, avec un ennemi que l’on n’avait pas vu et qui colle parfaitement à la menace. On se rend vraiment compte à travers ses résolutions de petites intrigues qu’elles n’étaient là que pour permettre au titre de tenir sur le délai escompté d’un an.
Catwoman de son côté entérine sa nouvelle vie (je vais enfin (!!!) pouvoir lire le premier tome de Catwoman Eternal), elle semble avoir tiré un trait très facilement sur son intégral en cuir pour passer à un décolleté de soie des plus vertigineux.
Mais nous pouvons passer outre cela, car si la plupart de ces intrigues furent bidons, d’autres ont été amusantes à suivre. Et puis surtout l’impatience que suscite ce tome provient de la suite de l’intrigue principale ! Après avoir suspecté entre trois cents et mille ennemis pour mener la dance, notamment l’inspecteur Bard que nous avons rayé de notre liste dans le précédent tome (sans pour autant être dédouané, encore un sacré tordu), Batman continu d’enquêter, Silence, le Sphinx, Ras al Ghul… Mais il continu de faire chou blanc…
La situation à Gotham devient critique et l’image de Batman est sérieusement écornée, le coup des cachettes secrètes disséminées dans la ville a beaucoup de mal à passer, et voilà les ennemis du justicier plus qu’armés pour mettre encore davantage le chaos. Et Gotham va véritablement s’embraser ! Batman va avoir besoin de toute sa famille et encore davantage pour arrêter le massacre !
Aussi, lorsque le moment de rencontrer le véritable cerveau derrière tout ce chaos, on tombe de haut ! Quelle déception ! Cela se dessinait de plus en plus, et je ne voulais pas me résoudre à accepter la vérité. Et pourtant, alors que je m’attendais, sans doute comme tout le monde, à un ennemi extraordinaire, ayant réussi à se jouer de Batman, à ruiner sa ville, ne reste qu’un ennemi de quatrième ou cinquième zone ayant simplement eu la bonne idée au bon moment. Quelle déception !
Mais Batman Eternal étant un titre où l’on aime la surenchère, c’est sans véritable surprise, que dans l’ultime chapitre, nous découvrons encore un nouvel ennemi, caché dans l’ombre et qui au final n’est que la goutte de trop, toute crédibilité vole en éclat…
Alors au final, on peut se demander pourquoi un tel titre, la mythologie Batman n’y gagne pas grand-chose hormis une histoire mainstream tape-à-l’œil de plus… Si Batman Eternal est une véritable déception, quelques éclaircies sont venues illuminer ma lecture, et ce ne sont que des femmes. Harper, qui rentre enfin dans la bat-family et de bien belle manière. Sélina, et son heel turn fort intéressant. Et enfin Julia, la fille d’Alfred, personnage dont je suis déjà totalement fan. Mais quatre tomes, cinquante deux épisodes, plus de milles pages et un peu plus de cent euros pour ça, c’est très, très cher payé.
Terminons sur un point… négatif, encore une fois, en survolant très vite l’aspect graphique. Peu de chose à en dire, si ce n’est que c’est du n’importe quoi. Plus d’une vingtaine de dessinateurs pour ce tome, c’est beaucoup trop, surtout quand ces, nombreux artistes, sont en (très) petite forme et qu’il n’y a aucune cohérence artistique.
Bref, ce quatrième tome aura tué le titre à mes yeux. Au final si la lecture est plaisante par moment, nous n’aurons qu’une vaste, très vaste, trop vaste, intrigue où les mots surenchères des rebondissements et entassement des suspects sont les mots d’ordre de cette série hebdomadaire.