J’aime beaucoup les else worlds, lorsqu’ils sont bien fait, donnant l’occasion de découvrir des visions différentes d’un même héros, de le retrouver dans des situations inédites ou face à des problèmes inhabituels. Je suis en revanche assez peu connaisseur de l’univers si particulier d’H.P. Lovecraft, même si je suis assez souvent séduit par les histoires empruntant des éléments à ses romans. J’ai toujours envie de plonger dans un de ses livres après avoir lu une œuvre s’inspirant de ce romancier. Par contre, je ne connais rien à Mike Mignola, c’est donc une grande première.
Tous ces éléments font de La Malédiction qui s’abattit sur Gotham une lecture qui pique ma curiosité.
Gotham City, les années 1920. Alors qu’un chalutier ramène le jeune Bruce Wayne de sa dernière expédition au Grand Nord, un mal semble se répandre dans la grande métropole et contaminer lentement ses habitants. Confronté aux plans d’un puissant sorcier, Batman semble être le seul à pouvoir empêcher le retour sur Terre d’entités cosmiques belliqueuses.
(Contient : Batman : The Doom That Came to Gotham #1 à 3 et Batman : Legends of the Dark Knight#54)
Une expédition de sauvetage débarque en Antarctique, pour sauver l’expédition Cobblepot. Expédition menée par Bruce Wayne et ses garçons (Dick, Jason et Tim). En arrivant sur place, ils découvrent, stupéfaits, un Oswald Cobblepot insaisissable, vivant nu au milieu des pingouins, en le cherchant, ils tombent sur Grendon, dans une caverne, creusant la glace pour libérer une créature semblant tout droit sortie d’un cauchemar ! En le ramenant sur le bateau pour le réchauffer, ils découvrent qu’il est mort depuis plusieurs semaines, et ne doit sa « survie », en temps que mort-vivant, grâce au froid. Il se retrouve alors avec une combinaison cryogénique.
Ce sauvetage est un désastre et le bateau remet les voiles en direction de Gotham !
Et avec ce retour dans sa ville, les choses ne s’améliorent pas forcément pour Bruce Wayne. En rentrant dans son manoir, il découvre le corps sans vie d’un certain Langstrom ! En se rendant chez lui, sous le costume de Batman, il découvre les derniers écrits du mort, et une mise en garde singulière contre un mal sans précédent venu du fond des temps ! Seul moyen d’éviter cette apocalypse horrifique, la destruction du Testament de Ghul.
Alors qu’il tâche de s’acquitter de cette mission, il tombe sur une certaine Talia, prête à tout pour récupérer l’ouvrage de son défunt père. En échouant, Batman ne se doute pas de l’enfer qu’il va faire débouler sur Gotham ! Et pourtant, il semblait prédestiné à cette mission depuis l’enfance…
Graphiquement, les dessins de Troy Nixey se prêtent merveilleusement bien à cette ambiance se mêlant en l’horreur et le fantastique. Sa représentation des monstres est tout aussi malsaine qu’ils ne sont gigantesques ! De même, le style de Nixey sied parfaitement aux années 20, époque où se déroule l’action imaginée par Mike Mignola et Richard Pace.
Si j’aime beaucoup le travail de Troy Nixey sur cette saga, les bonus et les premières planches de Richard Pace, qui devait dessiner cette histoire au départ, font regretter son refus au final de le faire.
Bref, une histoire fort plaisante dans une Gotham digne des plus grands films d’horreurs. Mike Mignola et Richard Pace s’amusent à mêler l’univers de Batman et celui de Lovecraft, et le résultat est très réussi, change des habitudes et propose un excellent divertissement.