Les Portes de Gotham est un récit divertissant et simple, qui fait intervenir des personnages bien connus de l'univers de Batman et plutot facilement accessible pour les lecteurs novices. Le truc en plus que cette série en cinq numéros apporte, c'est qu'elle s'intéresse à l'histoire de Gotham City.
Scott Snyder est à l'aise dans ce domaine. Depuis 2011, avec l'introduction de la Cour des Hiboux, il a montré son intérêt pour l'enrichissement des origines de Gotham. Dans Les Portes de Gotham, son parti prit est de montrer l'histoire de la ville du point de vue de son évolution architecturale.
Le lecteur fait la connaissance de Nicholas Anders et de Bradley Porter, frères et architectes de génie qui participent à l'élévation de la cité, avec le support des grands noms de la ville, messieurs Cobblepot, Elliot, et bien sûr Wayne.
En parallèle de ces événements de la Gotham City de la fin du XIXe siècle, Batman (Dick Grayson) et ses alliés tentent d'arrêter un poseur de bombe qui s'attaquent justement aux édifices marquants de l'histoire de Gotham, liés aux noms précédemment cité de ses mécènes. C'est une enquête efficace, avec des rebondissements intéressants qui font sourire les lecteurs habitués de Batman.
Graphiquement, cette série est bien servie par Trevor McCarthy qui donne à cette histoire une atmosphère steampunk tout à fait dans le ton. Il porte un soin certain aux détails, notamment pour l’accoutrement particulier du nouveau super-vilain introduit dans cette histoire. J'apprécie particulièrement son travail sur les paysages urbains, que l'on voit évoluer au fil des constructions d'immeubles et de ponts.
Les Portes de Gotham est un récit qui s'appuie sur deux époques et qui établie progressivement au cours de la lecture un fil rouge entre ces différentes temporalité. Les artistes nous donnent à voir la vision innocente de jeunes gens qui débarquent dans une ville en pleine expansion, une vision qui se voit prise dans les affaires politiques et les jeux de pouvoirs, et qui se voit progressivement gagnée par ce que cette ville peut offrir de plus sombre: la peur, la paranoïa, la trahison, et bien sûr la folie.