Neil GAIMAN + Andy KUBERT + BATMAN associés en couverture, ça en jette, d'autant qu'hormis trois histoires courtes publiées en 1989 et 1996 dans Secret Origins, le légendaire auteur anglais n'avait jamais régalé ses lecteurs sur un titre du Chevalier Noir de Gotham.
Ca devait être chose corrigée avec ce récit court sous forme de diptyque, inséré après le run épique de Grant Morrison et Tony S. Daniel qui voyait Batman disparaître de Gotham.
Batman est mort. Gaiman et Kubert réunissent à l'occasion de sa veillée funéraire une galerie de personnages clés de la série, chacun exprimant quelques mots au sujet de son ami -- ou ennemi, et s'appropriant la chute du justicier masqué. Sous forme d'hommage aux grands noms tels que Bob Kane, Jerry Robinson, Dick Sprang, Jack Burnley qui ont donné forme à ces personnages mythiques et à leur environnement, Kubert restitue une atmosphère qui renvoie le lecteur directement à l'Âge d'or des comics, dans une Gotham imprégnée du tumulte de la deuxième Guerre mondiale et des criminels post-Prohibition.
C'est à peu près le seul aspect sympa de cet album. L'écriture est poussive et n'apporte rien si ce n'est le sentiment d'avoir exécuté du fan-service pour le compte de DC et Gaiman. Les planches de Kubert sont très inégales. Autant certaines sont très jolies, l'ensemble demeure assez quelconque et le trait de Kubert devient alors grossier et fouillis. La mise en page très classique, si elle vient avant tout souligner le clin d'œil aux comics de l'Âge d'or, manque de tonicité hormis peut-être sur les toutes dernières pages.
C'est vraiment trop peu, ça ressemble à du service minimal. Pour les nostalgiques et les fans du Batman rétro je conseille plutôt de lire Where Were You on the Night Batman Was Killed? (Batman #291–294, 1977) dont s'est très largement inspiré Gaiman.