Alors comment dire, cette oeuvre m'a laissé sur ma faim.
Le plus gros défaut étant que le concept prometteur sur lequel le livre se vend n'est pas assumé jusqu'au bout.
Vous vous attendiez à une inversion des rôles? à une vraie remise en question de l'habituel combat entre Batman et le Joker?
Ben au final l'oeuvre revient sur ça et remet les personnages à leur place de "gentils" et "méchants".
Non pas que ce soit une mauvaise chose, les comics, et surtout les super héros ont toujours eu ce manichéisme qui faisait le fruit de leurs récits.
Mais là, là j'ai le sentiment qu'ils ont vraiment cherché à casser le code (oui d'ailleurs il me semble que c'était l'intérêt du DC black Label que de proposer une maturité dans des nouveaux récits qui remettraient en cause l'histoire et l'univers de Batman et les rôles des personnages) pour au final s'être laissé rattraper par ces derniers.
On se retrouve un peu dans le même cas de figure que Batman : Damned sur lequel je reviendrais une autre fois.
Reste que les dessins de Sean Murphy sont vraiment une réussite, ils ont leur style habituels, s'adaptent merveilleusement bien aux icones de la mythologie de Batman, leur proposant des petits lifting sans les dénaturaliser (on notera Harley Quinn et le Joker, devenus saints, l'espèce de col à Batman, la tenue de Batgirl, etc...)
Le récit s'inscrit assez clairement dans la continuité de la série de 1990, ce qui expliquerait peut être la non-évolution du récit (référence à l'épisode consacré à l'origine d'Harley Quinn )
Harley dans cet épisode se rend compte que le Joker est injuste avec elle et dans l'abus au point où il l'envoie à l'hopital, elle médite alors, semble brisée et, dès lors que le Joker lui envoie des fleurs, elle retombe dans son amour pour le Joker.
Dans White Knight c'est pareil, le Joker devient un politicien philanthrope mais en réalité il fait cela pour mettre des batons dans les roues de batman et là où Batman peut faire passer pour un connard parano à un certain moment, il se trouve qu'il avait raison concernant le Joker et ses magouilles.
Bien que je salue le fait d'assumer le fait que Batman ne se préoccupe pas des dégâts collatéraux.
l'ultime point décevant étant la révélation de l'identité de Batman par lui même à la toute fin, ce qui aurait composé une remise en question encore plus percutante dans le récit si cela avait été fait plus tot. Ceci dit je n'ai pas encore lu la suite, à voir ce qu'ils vont faire de cette idée.
De ce fait, ce comics reste une bonne histoire, assez sympathique, ré explorant la mythologie de Batman, des moments tragiques, comme le massacre de Jason Todd, mais avec un twist vraiment intéressant pour le coup.
ce dernier ne serait pas mort mais aurait quitté Batman de son plein gré, conscient du danger de la vie de Justicier, et servant donc d'outil sadique du Joker.
ça c'est le genre d'idée que le récit propose qui est assumée mais c'est vraiment dommage qu'elle soit aussi mineure dans l'histoire
Au final cette oeuvre porte bien les lettres de noblesses de Batman, lettres parmi lesquelles, on retrouve une lettre d'amour (déso pas déso pur le jeu de mots) non seulement à la série de Paul Dini, mais aussi à toutes les autres oeuvres du chevalier noir, en témoignent les Batmobiles issues des différents films et séries.
C'est juste dommage de pas tenir ses promesses.