A ne pas prendre au 1er degré, ni au 2ème, ni au 3ème
Beelzebub, c'est certes un shonen de baston mais c'est surtout du grand n'importe quoi. Ce manga ne se prend absolument pas au sérieux et là réside peut-être le problème de ceux qui l'ont lu en pensant avoir affaire à un shonen classique : il en reprend tout les codes mais les pousse à l'absurde.
De toute façon, qui va prétendre pouvoir lire ce manga en s'attendant à quelque chose du même niveau que Naruto/Bleach/One Piece avec une histoire aussi barrée ? Tatsumi Oga, lycéen d'un bahut de voyous, tombe nez à nez avec un homme moustachu assez étrange flottant dans une rivière qui... se coupe en deux (l'homme, pas la rivière) et duquel sort un bébé tout nu aux cheveux verts (absurde, vous disais-je). Celui-ci assiste à la démonstration de force d'Oga et le considère très vite comme son père. Suite à cela, apparaît Hilda, la nounou du bébé qui n'est autre que le fils du diable, qui est certes vêtue en tant que soubrette mais gare à ses talents de combattante ! (Oga ne fait pas le malin face à elle) Celle-ci finit par résider chez lui, les parents d'Oga la prenant pour la mère du bébé. Bien entendu, toute cette situation grotesque ne plaît pas du tout à notre protagoniste principal qui tentera par tous les moyens de s'en débarrasser. Il va donc aller provoquer les quatre leaders du lycée afin de trouver celui qui plaira enfin à Beel, le bébé, et se délester de sa paternité forcée.
Après ça, on suit Oga dans sa quête de force face à des adversaires de plus en plus redoutables (les démons, entre autres). Les combats sont d'un assez haut niveau et absolument anormaux pour des lycéens, mais là encore, les situations absurdes font que je le considère plus comme une parodie de manga de baston que comme une œuvre à prendre au sérieux. Si Oga se dote d'une force sans commune mesure avec les autres humains de base, voir l'évolution de ces derniers est aussi très intéressante. Je tiens à noter les deux personnages féminins les plus importants, Hilda et Aoi Kunieda, qui sont loin d'être des faire-valoir et qui n'ont rien à envier en matière de combat aux personnages masculins. C'est assez rare pour être souligné.
Dans ce monde de barjes, reste un survivant : le meilleur ami d'Oga, Furuiichi. Celui-ci est faible, lâche et par-dessus tout, un pervers. Mais c'est lui qui met les pieds dans le plat en faisant remarquer le ridicule des scènes de baston ou des discussions et brise ainsi l'atmosphère pseudo-sérieuse. Ses interventions sont celles de la personne normale plongée dans ce délire alors qu'elle n'a rien demandé et ce contraste est bienvenue et assez amusant.
Le style de dessin reste néanmoins assez basique, il n'est ni un défaut ni une qualité du manga.
Même si j'ai beaucoup ri, il faut noter l'essoufflement progressif du scénario où on tourne un peu en rond et où l'auteur reproduit la même recette que l'arc précédent avec des adversaires plus forts, mais sans réel avancée. Pourtant, il y aurait eu beaucoup de choses à développer, notamment sur le monde des démons, mais on a senti une volonté de rallonger l'histoire avec des combats de plus en plus inutiles à mes yeux. C'est d'ailleurs peut-être ce qui aura été fatal au manga, qui a subi une fin précipitée en raison d'un déclin de sa popularité au Japon.
Beelzebub est quand même un manga assez bon, plutôt drôle et agréable à lire, malgré une fin avortée.