Cette critique est garantie 100% objective. (nan j'déconne)
Yu-Gi-Oh !, c'est le premier manga que j'ai lu. J'avais 11 ans et j'avais d'abord été séduite par l'animé avant de rafler tous les tomes disponibles à ma librairie de l'époque. J'ai essayé de donner une note plutôt objective (7 me paraît correct pour une vieille nostalgique qui n'hésiterait pas à mettre un 9 au minimum) Mais voilà, manga de coeur ou pas, il me faut bien prendre du recul et ce sera un peu mon défi dans les prochaines lignes.
Contrairement aux croyances populaires, le principe de départ de Yu-Gi-Oh n'est pas le fameux jeu de cartes de Duel de Monstres. Au début, on se retrouve plutôt avec un Yûgi souffre-douleur sans véritable ami qui finit par compléter le puzzle chelou en forme de pyramide offert par son grand-père, qui l'a lui-même récupéré d'un tombeau de pharaon. (plus swag comme cadeau, tu meurs) Puzzle qui est supposé exaucer les voeux, mais Yûgi n'en a pas eu vraiment besoin vu que son souhait d'avoir des amis s'est réalisé grâce à sa propre force. (et à l'âme ténébreuse qui a rendu fou le connard qui emmerdait le monde) Suite à cela, Yûgi se crée de nouveaux liens avec d'autres personnes mais n'est absolument pas conscient de l'âme du puzzle qui a fait son nid dans son corps. Celui-ci punit assez sévèrement les mecs pas très fréquentables qui causent à notre héros pas mal de soucis grâce à des "jeux des Ténèbres" qui font un peu froids dans le dos.
Alors comment en est-on venu à voir un jeu de cartes remplacer le concept premier du manga ? Grâce à notre pouvoir légendaire à nous, les lecteurs. (ou plutôt les Japonais, on n'a pas eu vraiment notre mot à dire en France) Dans le tome 2, a lieu le premier Duel de Monstres entre Yûgi (ou plutôt celui que les fans surnommeront Yami Yûgi, l'autre âme de Yûgi) et Seto "fuckin' badass" Kaiba, qu'on ne présente plus tellement ce personnage est presque aussi symbolique que le protagoniste principal. (sachez que vous pouvez aussi remplacer "badass" par "bastard", ça fonctionne aussi) Bref, cette partie du tome 2 a énormément plu aux lecteurs qui se sont empressés de faire savoir au Shonen Jump qu'ils aimeraient bien revoir ce jeu de cartes dans les prochains chapitres. Voeu exaucé dans le tome 5, même si le reste du temps, les jeux des Ténèbres sont toujours à l'honneur. Ce n'est qu'à partir du tome 8 que Duel de Monstres devient un rouage essentiel de la suite de l'histoire.
C'est un reproche fait souvent par les sceptiques, mais au contraire, je trouve que c'est plutôt bien joué de la part de l'auteur. D'un manga avec un concept intéressant mais qui aurait pu vite devenir redondant et sans objectif réel, il en a fait un succès phénoménal avec des combats de Duel de monstres absolument géniaux (certains sont presque mythiques à mes yeux) et un scénario sur fond d'Egypte ancienne très intéressant (même si très cliché), les objets millénaires au centre d'une intrigue présente depuis les deux premiers tomes. Je reproche juste au dernier arc d'être un peu flou (cela part même un peu dans tous les sens, dommage, car cela aurait pu être prometteur...), mais heureusement, le dernier tome nous offre une bonne fin qui reste dans la logique de l'histoire.
On fait parfois aussi remarquer le manque de personnages charismatiques. En effet, outre Yami Yûgi, Seto Kaiba, Bakura Ryô et son double maléfique (et éventuellement Katsuya Jônouchi), les autres sont un peu à la traîne. Par contre, je répondrai à ceux qui pensent qu'ils sont même carrément inutiles que les amis de Yûgi sont le symbole de l'amitié durement acquise et qui représente la force toujours brandie par celui-ci. L'amitié est le sujet central de ce manga. Certains trouveront ça niais mais il ne faut pas oublier la cible principal de l'histoire : les enfants, mais surtout, les jeunes ados. On pourrait reprocher aussi une binarité Bien/Mal un peu primaire, mais là encore, il faut voir le public visé. Le personnage du roi des voleurs dans l'Egypte ancienne, Bakura, qui rentre dans la case "méchant" de l'histoire, est un peu plus complexe qu'il en a l'air et aurait pu être très intéressant, mais l'auteur n'a pas souhaité le développer un peu plus, ce qui est franchement décevant. (par manque de temps, peut-être ?)
Pour le style de dessin, il s'est heureusement beaucoup amélioré. Si celui-ci avait un certain charme dans les premiers tomes, il n'était pas bien terrible non plus. Quant au chara-design des personnages, il faut bien l'admettre, on ne reverra jamais un personnage avec une coupe comme celle de Yûgi. Sans commentaire, donc.
Yu-Gi-Oh ! reste un shonen vraiment sympa à lire, mais je le rappelle, la cible étant assez jeune, il ne conviendra pas à ceux qui débuteront l'oeuvre à un âge plus avancé. Il reste à mes yeux un classique qui, si vous ne l'avez pas dans votre bibliothèque, mérite au moins que vous en ayez lu quelques tomes.
On va me demander : elle est où, l'objectivité ? Bah, euuuh, dans la note ?
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