Comme une sortie du lit à coups de clairon, ce tome 42 de Berserk est un réveil difficile. Il marque ni plus ni moins qu’une triple rupture : la fin d’un arc, un effondrement pour Guts et la reprise du manga par le Studio Gaga et Kouji Mori. Ce sont donc désormais 8 artistes mangakas qui planchent sur ce prolongement de Berserk suite au décès de Kentaro Miura. Et le prochain tome est prévu pour… 2025.
Les 9 chapitres de ce volume clôturent donc un arc donc les brefs moments de répit et de bonheur (?) auront été balayés aussi vite qu’une feuille sur une piste de Formule 1. Un effondrement multiforme qui laisse à peine le temps de respirer que, déjà, de nouvelles conquêtes se profilent pour le Faucon qui, tel Daenerys, ne semble jamais en avoir fini avec les combats. Vu les cheats codes qu’il possède on le comprend…
Sans vouloir trop révéler ce qui se passe dans ce volume, je dirais qu’il donne l’impression de vouloir passer en revue une bonne partie des personnages, essayer de rassurer sur le fait que le design général est conservé - même si on pourra toujours trouver des différences avec « l’avant » et que le jeu des proportions est parfois un peu curieux (cf. Zodd). Le découpage connaît par contre quelques passages pas 100% convaincants et je trouve qu’il y a quelques répétitions, que l’action est ralentie. Certes cela permet de conclure le tome sur la fin d’un arc narratif mais j’aurais aimé en voir et en avoir plus. En même temps je dois dire cela pour à peu près tous les tomes de Berserk. Quand on aime…
En somme ce volume 42 est comme une plongée dans l’inconnu. Accompagné d’une postface de Kouji Mori il inaugure ce Berserk d’après l’éclipse de son auteur si j'ose dire, avec la promesse d’une conclusion fidèle à ce que Miura avait en tête et le besoin pour toutes les mains qui s’affairent dessus de se roder pour lâcher les chevaux le moment venu. Car les perspectives de combats épiques et de virtuosités multiples ne sont pas minces pour l’arc à venir…
La note : « une lueur s’éteint dans la nuit noire » /20