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Ce Locke and Key – tome 1 : Bienvenue à Lovecraft est une très agréable surprise. Je n'attendais pas forcément beaucoup de ce comic, mais je suis bien content de m'être trompé.

J'ai pris plaisir à lire ce thriller fantastique qui doit beaucoup à son ambiance et à son scénario.

Le récit s'articule autour de deux gros évènements. Le premier c'est le meurtre du père. Cette tragédie va affecter les enfants de manières différentes. le plus agé Tyler, directement impliqué dans cette sordide affaire, va se réfugier dans un certain mutisme. La benjamine, Kinsey devient plus peureuse. Celui qui semble s'en sortir le mieux est le jeune Bode qui se réfugie dans son monde et semble fuir ce deuil.

Au-delà des conséquences, on s'intéresse aussi aux causes et surtout à Sam Lesser, personnage trouble et inquiétant qui n'en a pas fini avec la famille Locke.

L'autre évènement est l'emménagement dans cette maison Keyhouse à Lovecraft (gros clin d'œil à un précurseur du fantastique). Cette bâtisse est pleine de mystères que Bode va petit à petit découvrir au gré de ses pérégrinations. Là, le fantastique va faire son apparition. Plein d'objets et de phénomènes sont présents donnant une saveur particulière au titre.

Rassurez-vous nous ne sommes pas dans l'horreur mais plus dans du fantastique et de l'inquiétant. Le lecteur n'a pas peur, il est juste happé par ce récit très prenant et passionnant.

Cette maison est celle de l'enfance de Duncan et de Rendell. On va donc apprendre plein de choses sur leur passé et comment il est liée aux évènements actuels.

Le coté fantastique est bien trouvé et donne une personnalité forte à ce titre. La lecture n'en devient que plus addictive. On rentre dans un monde énigmatique et envoûtant.

Le scénariste Joe Hill (fils de Stephen King) arrive à bien travailler ses personnages y compris Sam (seul bémol sur la mère et Duncan, un peu moins exploités). Le deuil des enfants est plutôt bien géré. On voit bien l'impact que cela a eu sur eux et sur leur comportement. Néanmoins, on ne sombre jamais dans le pathos. C'est assez réaliste et plein d'émoitions. C'est fait intelligemment.
Pour le méchant de l'histoire, même s'il est inquiétant, n'est pas si manichéen que ça. Au travers de flashbacks, le scénariste arrive, paradoxalement, à le rendre plus inquiétant mais en même temps moins psychopathe.

Le rythme de narration est un modèle du genre. Le lecteur ne décroche jamais, et le suspense monte crescendo jusqu'à un final réussi qui donne envie de lire la suite.
Joe Hill utilise différents procédés scénaristiques qui fonctionnent parfaitement. Les éléments s'imbriquent petit à petit entre eux pour former un tout cohérent.
En plus les rajouts fantastiques comme les clés ou encore la maison en elle-même sont bien intégrés. Ils ont un potentiel qui me fait saliver . Le principe des clés me plait énormément, chaque clé permettant d'ouvrir des portes aux capacités spéciales et différentes. Ça ouvre plein de voies pour la suite.

Personnellement, j'ai dévoré ce titre. Je suis rentré très facilement dans l'histoire pour ne jamais en ressortir. Un vrai bonheur de lecture.

La partie graphique est confié à Gabriel Rodriguez. Son trait cartoony fait bizarre de premier abord. Pour un titre comme celui-ci, un dessin plus réaliste, plus fin me serait paru plus logique. Mais au final, ce petit coté « dessin animé » donne du charme au titre. On sent qu'il met son talent au service de l'histoire. Ca évite aussi d'alourdir l'atmosphère. C'est angoissant mais pas horrifique. Les décors et arrières-plans sont travaillés et agréables à l'œil. La mise en case est bien pensée
Au final par son coté un peu enfantin, on ressent beaucoup d'empathie pour les personnages.

Pour conclure, ce Locke and Key est une excellente surprise. Son récit est palpitant, avec sa touche fantastique très appréciable, qui confère à ce titre son atmosphère particulière. Grâce à un scénario intelligent, à des personnages profonds et réalistes, le tout servi par un graphisme de qualité, nous avons le droit à un comic qu'il faut absolument lire.
Joe Hill, fils du maître de l'épouvante Stephen King, montre qu'il n'a rien à envier à son père. Pour une première incursion dans l'univers du comic, c'est une totale réussite.
Entre émotion, rebondissement et surnaturel, il est difficile de lâcher cet ouvrage.

Milady Graphics nous gratifie encore d'une belle acquisition et qui vient gonfler son catalogue qui a de la gueule.

Pour résumer, à lire! et vite!

Et vous qu'en avez-vous pensé? Avez-vous été embarqué dans ce récit comme moi? Aimez-vous le principe des clés et tout ce que ça promet ensuite?
Kameyoko
8
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le 16 févr. 2011

Critique lue 990 fois

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Kameyoko

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