Le roman graphique Black Hole de Charles Burns est une de mes lectures préférées du moment, autant par ses dessins que par son histoire qui traite de la période délicate qu'est l'adolescence.
L'histoire prend place dans la banlieue de Seattle dans les années 70 et met en vedette des lycéens en adoptant leurs points de vue, tout en évoquant leur première fois : soirée, alcool, drogue et sexe.
Le sexe est omniprésent mais il est légèrement different de celui que l'on connait puisqu'il existe, dans l'univers de Black Hole, une MST cauchemardesque qui se manifeste par une variété de difformités : queues, bouches supplémentaires, déformations physiques, etc. L'histoire prend toute son ampleur lorsque les deux protagonistes principaux contractent cette maladie et deviennent difformes. On les suit alors leur vie au fur et à mesure des choix qu'ils font.
J'ai trouvé intéressant que les adolescents les plus populaires de la ville aient les difformités les plus de dissimulées alors que celles des adolescents impopulaires sont plus visibles. C'est une subtilité qui ajoute une dimension sociale supplémentaire à cette histoire. De plus, le fait que les parias infectés vivent tous dans les bois, séparés du reste de la société, ne fait qu'accroître la sensation de mal-être des personnages. Bien évidemment, dans la vraie vie, leurs parents seraient plus inquiets et tenteraient de retrouver leurs enfants ou de les faire soigner par des médecins. Je pense que la manière dont Burns traite son sujet est fait de manière à exagérer l'aliénation et la solitude éprouvée par les adolescents, dans son œuvre comme dans la vraie vie.
L'écriture et les dessins de Burns capturent parfaitement l'essence même d'un adolescent, avec toutes ses peurs, insécurités, réussites et tragédies qui semblent si importantes pendant cette période.
La plupart d'entre nous a été un de ces personnages pendant son adolescence. Bien évidemment pas pour les difformités physiques mais, pour les sentiments. Ce n'est pas arrivé souvent qu'une histoire me parle, surtout à mon moi adolescent, puisqu'elle a fait remonter quelques souvenirs de ma propre adolescence.