J'ai voulu rendre hommage au livre.
Je voulais pas en faire trop, j'avais pensé à un poème, j'écris des poèmes médiocres parfois, quoi de plus normal pour un type un tant soit peu rêveur ?
Mais je me suis dit alors que c'était trop en faire, peu naturel comme procédé pour une œuvre qui coule si naturellement.
J'écoute alors Ferré. L'Espoir. Après l'avoir entraperçu par moignons et étincelles dans le livre, je voulais l'écouter. J'avais jamais trouvé la chanson éponyme aussi belle, pour une fois, je prenais juste le temps d'écouter et de profiter de la musique, sans rien d'autre à côté.
Je lâche presque ma larme sur Les Amants tristes, comme d'hab, sur le "Crie !" déchirant du Léo. Puis ça m'aide à rappeler les moments sensationnels passés avec ce livre.
Cette critique me fait peur. Jamais j'aurai eu aussi peur d'une critique. Ordinairement, je me serais contenté de sortir mon vocabulaire "particulier" largement fouiné chez Ferré, Damasio, Rien même... Cependant, je voulais -je veux, je suis dans l'immédiat d'après lecture- pas trop en faire, pas en faire trop peu.
C'est quoi juste faire ? Pour moi, c'est un peu faire comme on le sent, sur l'instant. C'est pour ça que j'aime tant écrire, pour capturer un genre d'instantané qu'on pourra relire et renier par la suite (ça me rappelle le Remué d'Ané qui m'angoisse aussi en ces temps). Quand on sent le mot, l'instant venu, il faut oser agir, être efficace, pas forcément, mais être couillosif et juste, traduire inégalement -parce que l'écrit sera toujours inégal et jamais parfaitement compris- ses états d'âme.
D'habitude, depuis la mise en place d'outils par SensCritique, je prends un moment pour mieux "former", forger plutôt, à grand coup de titres "astucieux", si l'astuce d'un jeu de mot peut être considérée comme astucieuse, de gras, d'italique. Là, j'ai pas envie, Punpun s'est livré nu et m'a comblé, j'ai envie de rendre la même chose.
Pourquoi écrire, alors donc ? Pour tout et rien, donner l'envie (ou juste - surtout- la curiosité) nécessaire aux autres de jeter un coup d’œil à quelque chose qui les touchera peut-être, peut-être pas, autant que moi, j'aurai essayé. Pour remercier l'auteur ? Bof, je le connais pas, et j'aime pas tellement me répandre en compliment comme ça pour quelqu'un que je ne vois pas en face (je déteste ma critique de Her, franchement, voilà c'est dit - je l'ai aimé pourtant).
Non, juste pour moi principalement, ma conscience qui me dicte n'importe quoi. Puis un merci quand même à Côme pour m'avoir recommandé ce manga.
Je déblatère sur ma vie et sur du vide, c'est un peu ça aussi Punpun, mais c'est mieux fait. En tout cas, ça m'aura bouleversé comme peu de choses l'ont faites.