J’aime beaucoup Battle Royale. Le film plus que le manga, pour différentes raisons. Et je n’ai pas lu le roman d’origine.
Alors je sais, rédiger un avis sur Btooom ! en commençant par parler de Battle Royale, cela fait un peu cliché. Mais en même temps, nous ne pouvons pas dire que le mangaka ne l’a pas cherché, tant les points communs entre les deux œuvres sont légion. C’est une constante : quand quelque chose marche – en l’occurrence, une histoire d’individus cherchant à s’entretuer dans le cadre d’un jeu sadique – il y aura toujours quelqu’un pour exploiter le filon. De temps en temps, un auteur arrive à transcender le matériel d’origine et à voir plus loin que la simple copie, mais le plus souvent, nous obtenons un Btooom !, oeuvre qui essaye de paraitre différente en modifiant quelques éléments, mais en réalité copie sans originalité et surtout sans charme.
Rendons tout-de-même justice à ce manga, il part sur une bonne idée : celle qui justifie la présence de ces individus en particulier dans ce jeu macabre. Mais entendons-nous bien : il ne s’agit jamais que d’un prétexte pour pousser des quidams à s’entretuer. Concept qui suppose une violence exacerbée, et – comme nous parlons d’un succédanée de Battle Royale – un aspect sexuel marqué, symbolisé par une héroïne qui semble attirer tous les violeurs aux alentours. Le tout sous couvert d’une pseudo-réflexion sur notre société moderne, mais qui ressemble tout autant à un prétexte que le reste du scénario de Btooom !.
Btooom ! est typiquement un manga fast-food : vite lu, vite digéré, vite oublié. Et encore pouvons-nous compter sur le fast-food pour se rappeler à notre bon souvenir le lendemain, tandis que la vie d’un volume de Btooom ! dans l’esprit de son lecteur s’arrête lorsque celui-ci ferme la dernière page et repose l’ouvrage sur son étagère. Un titre percutant sur l’instant, auquel il s’avère difficile de nier l’efficacité le temps d’une lecture bien trop courte au regard du prix d’un volume, mais dont ni la violence, ni les artifices, ne s’avèrent réellement marquant. Si le lecteur connait déjà Battle Royale, la comparaison n’en sera que plus douloureuse, tant même la version manga de ce-dernier le surpasse sur tous les points ; la version de Junya Inoue a seulement pour elle un dessin moins typé, donc plus consensuel.
Avec Btooom !, Glénat nous prouve qu’il n’a plus rien à apprendre Ki-oon quand il s’agit de publier des manga superficiels et faussement réactionnaires.