Bug, tome 1
6.3
Bug, tome 1

BD franco-belge de Enki Bilal (2017)

Une impossibilité à se connecter à ses sites favoris. Une incapacité de dialoguer via les plateformes numériques. Les banques de données sont à l’arrêt. Le système est mort. C’est la panique qui gronde dès les premières planches. Une avalanche de conséquences pour ce monde où le numérique est devenu couronne de la société. Des ascenseurs qui ne fonctionnent plus, des voitures automatisées bloquées, des systèmes de sécurité en panne. Bug nous immerge à une possibilité effrayante ; que toutes les données soient effacées, que l’Histoire compilée dans des pc’s soit réduite à néant. C’est une paralysie de la société. Un gouffre pour une civilisation qui ne jurait que par un nouveau dieu - le numérique.


Plus de téléphone aux multiples applications. Plus de possibilité de consulter son chemin sur un autre format qu’une carte papier. Etre capable de regarder l’autre dans les yeux, se souvenir que nous vivons avec autrui. Le bug oblige à lever les yeux d’un écran devenu noir. Le bug permet une délivrance vis à vis d’appareils toujours plus gourmands. Et pourtant, c’est la panique qui agite les hautes sphères, le gouvernement, tous ces tentacules trempant à la sécurisation de données sensibles. Tous sont concernés, tous sont paniqués. Pourtant, d’anciennes techniques émergent, comme ce journal qui permet de relayer les informations - un journal baigné de fautes, en raison d’un stylo que plus personne ne tient, de phrases que plus personne ne prend le temps d’écrire sans correcteur.


Pourquoi. Qui. Comment. En parallèle de la panique planétaire s’ouvre le récit d’un homme, Kameron Obbs. Astronaute qui semblerait être la clé du mystère. Les personnages s’articulent autour de lui, l’histoire se met lentement en place, permettant ainsi de présenter tout un univers original et pourtant si peu éloigné du nôtre.


D’un graphisme toujours aussi singulier, Enki Bilal parvient à susciter l’effroi, le questionnement. Un premier tome étonnant, surprenant. A la dernière page, une seule hâte, connaitre la suite !

HUBRIS-LIBRIS
8
Écrit par

Créée

le 27 août 2018

Critique lue 270 fois

1 j'aime

HUBRIS-LIBRIS

Écrit par

Critique lue 270 fois

1

D'autres avis sur Bug, tome 1

Bug, tome 1
Marcus-Landfall
5

System Failure

En 2041, alors que toutes les femmes sont des créatures longilignes au visage émacié et aux lèvres charnues et que tous les hommes sont des clones de Nikopol aux variantes capillaires plus ou moins...

le 26 nov. 2017

10 j'aime

Bug, tome 1
Sydreai
2

Vieux con

J'en avais peur, il l'a fait : Bilal est devenu un vieux con. Il est passé du côté débile de la force. Bug est une dystopie où toutes les possessions informatiques et "virtuelles" disparaissent d'un...

le 3 nov. 2017

8 j'aime

1

Bug, tome 1
belzaran
8

Un retour à Nikopol ?

Enki Bilal est une superstar de la BD. Plus que ses ouvrages, il est devenu maître dans l’art de vendre ses œuvres, vendant ses planches par morceaux, chaque case étant conçu comme un tableau. Hélas,...

le 31 janv. 2018

4 j'aime

Du même critique

L'Énigme de la Chambre 622
HUBRIS-LIBRIS
1

Critique de L'Énigme de la Chambre 622 par HUBRIS-LIBRIS

Genève. Un hôtel huppé où l'auteur himself y séjourne pour quelques vacances. Entre deux plaintes au sujet de son éditeur décédé l'année précédente, il y fait la rencontre de Scarlett, riche...

le 13 mars 2020

17 j'aime

6

Nino dans la nuit
HUBRIS-LIBRIS
9

rat des villes

Nino dans la nuit, c’est le roman d’un duo, d’un couple, de deux personnages qui sont au centre, duquel gravitent d’autres. Nino Paradis. Un gosse de dix neuf ans. Des conneries jusqu’au ras du cou...

le 28 févr. 2019

10 j'aime

1

The End
HUBRIS-LIBRIS
7

Critique de The End par HUBRIS-LIBRIS

Une BD avec pour thème de proue l’écologie ? Je passe mon tour, je le laisse à d’autres. Voila un sujet que je ne souhaite pas croiser dans mes lectures. Pourtant, hier soir, alors que la librairie...

le 16 mai 2018

9 j'aime