Petite note supplémentaire (28/5/21) :
J'ai relu l'album récemment et j'ai été déçu par cette fin ultra expéditive. Le reste de l'histoire est vraiment excellent mais cette manière de contrer les sudistes en quelques cases, c'est malheureux, il aurait fallu donner aux auteurs une dizaine de pages supplémentaires pour mieux développer cette résolution finale. Du coup je passe ma note de 9 à 7/10.
Ancienne critique :
Bull Run est une belle farce. D'abord, parce qu'historiquement, ce qui s'est déroulé est absurde, et ensuite par le traitement que proposent Cauvin et Lambil.
L'histoire est bien construite, on sait constamment où on va et il y a suffisamment de péripéties pour tenir en haleine. En plus, le scénariste a la très bonne idée de se faire le narrateur tout puissant capable de montrer ce qu'il se apsse chez les sudistes. De la sorte, les enjeux se trouvent décuplé et la tension monte d'un cran grâce à l'ironie dramatique (nous savons des choses que les personnages ne savent pas). La surprise, c'est le ton ; Cauvin opte pour faire une farce digne d'une pièce de théâtre, avec des gens qui courent dans tous les sens. C'est très drôle (Cauvin n'en fait pas trop), et cela allège le sujet.
Graphiquement, Lambil s'éclate ! Certes il s'agit de dessiner des prairies, mais vu la foule de gens et tous les costumes à dessiner, on sent que le bougre prend son pied. Mieux, les lieux sont franchement chouettes (cette mini-gare sudiste par exemple) et permettent de jouer avec les cadrages. C'est donc un découpage rythmé et plus audacieux qu'à l'habitude que le dessinateur nous offre ici.
Bref, Bull Run est un très bon album, probablement un des meilleurs de la saga, où rire et action se cotoient pour un résultat explosif.