Voici donc le dernier ouvrage érotique de Bastien Vivès à ce jour, paru en août 2022 et ce avant que la polémique à son sujet n’explose. Avec Burne Out, l’artiste revient dans la collection BD Cul des Requins marteaux, après avoir fait grincer des dents en 2011 avec Les Melons de la colère.
Contrairement à ce dernier titre ou au charmant Petit Paul, le « pornocrate » Bastien Vivès livre ici une histoire bien assagie, aux obsessions moins explosives et moins « borderline ». Voici Daniel, Premier ministre de la France, obsédé par son travail et qui s’est laissé submerger par ses responsabilités. Une petite polémique contre lui le force à prendre des vacances, qu’un proche lui conseille de passer dans un camp naturiste, « endroit clos, pas de portable, pas de paparazzi, tu peux être en famille. »
C’est avec sa femme et ses deux grands adolescents qu’ils arrivent tous à « La Grande raie ». Si les attributs massifs des deux adolescents pouvaient laisser craindre le pire sur les intentions de Vivès, ce dernier préfère déployer une véritable histoire construite tout du long, aux éclats érotiques clairsemés.
Burne Out est ainsi véritablement l’histoire de Daniel, et avec lui de sa famille, où cet isolement loin du travail et en toute simplicité naturelle va le reconnecter avec les véritables importances de la vie. Bastien Vivès aborde ainsi le sur-ménage mais aussi les relations familiales, dans une société à peine différente de la notre.
La collection BD Cul démontre à nouveau qu’on peut utiliser l’érotisme à différentes sauces, ce que les adultes consentants et ouverts sauront apprécier. Vivès offre ainsi un album apaisé par rapport à ses autres productions dans le même, mais avec le même sérieux que ses romans graphiques, notamment dans son style et ses compositions, malgré le format réduit de la collection. Il offre à ses personnages, véritables protagonistes de l’album, non seulement une personnalité mais aussi une identité graphique soutenue, qu’il développe tout au fil des pages. Burne Out se lit avec curiosité mais se révèle tout de même un peu trop court et un peu trop sage pour s’imposer dans une bibliographie qui comporte des titres un peu plus marquants.