Je vais être honnête, The Boys, avant de voir la bande annonce de la série sur Prime Vidéo, je ne connaissais que de nom, le visuel de quelques couvertures en tête, un semblant d’histoire en tête et voilà. Toujours eu l’envie de le lire, mais jamais eu le temps. J’ai fini par me lancer, la série et le comics en même temps. Pas sûr que ce soit une bonne idée, mais nous verrons bien avec le temps.
Sexe, violence et super-pouvoirs !
Quand le cynique Garth Ennis (Punisher, Crossed) rencontre le talentueux Darick Robertson (Wolerine), cela donne The Boys, une série complètement déjantée et politiquement très incorrecte. Dans cette satire acide et violente des surhumains en collant, vous assisterez aux (més)aventures des P’tits Gars de la CIA, chargés de neutraliser les super-héros qui se croient au-dessus des lois.
Ce premier volume de la nouvelle édition présente les épisodes The Boys 1 à 14, un carnet de croquis et de nombreux autres bonus.
Le monde de The Boys est un monde comme le notre. Dangereux, sale, vulgaire, où le crime se terre à tous les coins de rue. Bon, oui je schématise à fond et accentue de façon déraisonnable les points noirs, mais bon faut bien reconnaître qu’on a quand même pas mal de défauts. Enfin bref.
Un monde comme le notre donc, mais avec des super-héros, de très nombreux super-héros. Mais nous sommes loin des standards de Marvel ou DC Comics, avec des super-héros iconiques, de véritables modèles pour tous les enfants. Non, vraiment loin de tout cela ! Ici les super-héros sont comme nous, ils laissent parler leurs envies. Meurtres, viols, drogues… mais tout est démultiplié de par leur puissance. Et comme ils sont forts et sauvent le monde au grand jour, et commettent leurs actes sales en cachette, ils sont adulés et intouchables, d’autant qu’ils « bossent » pour une grande société qui gère leurs « carrières » et leurs énormes contrats de pubs.
Être un super-héros c’est un business lucratif et qui donne la folie des grandeurs.
Mais tout le monde ne ferme pas les yeux sur ces super-héros qui se croient tout permis. Les P’tits Gars, une sorte de section secrète annexe à la CIA, sont chargés de surveiller les super-héros et calmer les ardeurs de ceux qui sortent des clous.
La série commence avec l’entrée d’un nouveau membre. Le jeune Hughie voit sa vie basculer lorsqu’il se retrouve avec, juste, les bras de sa petite amie en mains, après que cette dernière ait été littéralement pulvérisée à cause d’un combat de super-héros. Le bolide Train-A balançant à super-vitesse son ennemi sur la jeune femme. Scène glauque et macabre, mais le pire c’est que ce super-héros, ce Train-A se contrefous royalement des dommages collatéraux qu’il a provoqué. Il s’en retourne à ses occupations comme si de rien était.
Comme si cela ne suffisait pas, on essaie d’acheter son silence ! C’est à ce moment qu’Hughie rencontre Butcher ! Un homme violent, vulgaire, non fréquentable, à la tête des P’tits Gars. Il cherche des gens, victimes des supers, et qui en ont ras-le-bols qu’ils prennent le monde pour leur cour de récréation !
Hughie est bouleversé, et Butcher sait trouver les mots pour piquer sa curiosité. Mais en acceptant de suivre Butcher aux États-Unis, le jeune homme ne sait absolument pas dans quoi il met les pieds. Un monde d’une rare violence, limite à gerber tellement il est sale et malsain. Un monde où les supers sont des monstres et des prédateurs comme nous, sauf qu’ils sont des super-monstres et des super-prédateurs.
Très vite, on comprend facilement que le but de Butcher va plus loin que sa mission, il en a après les Sept ! L’équivalent des Avengers ou de la Justice League. Mais ils sont encore pire que les autres ! Avec des secrets encore plus terribles et inavouables ! Quand on voit comment ils accueillent les nouveaux… Si les super-héros n’ont pas de limites, Butcher et son équipe de tordus n’en n’ont pas vraiment davantage.
Hughie va vivre des aventures incroyables ! Se battre contre une équipe de supers, lui-même avec une force incroyable, une enquête sur un super-héros ayant du mal avec son « engin » pour ne pas le glisser dans n’importe quels trous ! Même si ce problème va se transformer en acte héroïque. Un voyage en Russie complètement incroyable, ou encore le paraître de ces héros pour se faire bien voir.
Plus on avance dans les intrigue, plus on réalise que Garth Ennis, comme toujours, n’aura aucune limite ! Il ne se refuse rien, c’est de plus en plus sale, de plus violent, de plus en plus trash. Et le pire, c’est que c’est cela qu’on aime ! On frétille à voir jusqu’où Ennis est capable de faire sombrer tous ces puissants censé nous protéger et nous inspirer. C’est tout l’inverse ! On a juste envie de rejoindre la bande à Butcher et foncer dans le tas.
J’aime ce genre de récits où tout n’est pas tout beau, tout rose ! Comme le monde en somme, qui est loin d’être tout beau, tout rose. Il n’y a donc aucune raison que les super-héros ne soient pas comme les humains qu’ils peuvent abattre d’un claquement de doigts. Je suis sûr que si l’on prend dix personnes au hasard, pas la moitié agirait de façon altruiste et chevaleresque en se découvrant des super-pouvoirs. Moi-même, je l’avoue, je ne penserais qu’à moi !
Graphiquement, Darick Robertson est sans doute l’artiste idéal pour Garth Ennis sur cette série. Comme pouvais l’être Steve Dillon sur Punisher. Ce genre d’artiste capable de dépeindre une violence accrue, insoutenable, sans pour autant tomber dans le vulgaire, le scabreux, le sale. Ces artistes capable de nous proposer une ambiance la plus horrible qui soit sans pour autant la représenter. Alors oui, c’est violent, trash et gore, mais sans surplus.
Après, je trouve les traits de Darick Robertson assez statiques, il n’y a pas beaucoup de mouvements. Et si je suis totalement séduit par l’ambiance qu’il propose, par la justesse de sa violence, je suis un peu moins fan de ses personnages. S’il y a beaucoup de travail sur les personnages principaux, je trouve que les à-côtés sont un peu expédiés. C’est dommage.
Bref, un premier tome qui nous plonge d’entrée dans le bain ! Les supers-héros sont comme nous, aussi mauvais et faillibles à leurs penchants déviants. C’est violent, c’est trash mais c’est tellement jouissif. A côté de toute cette violence, de tout ce travail pour détricoter le mythe des super-héros, Garth Ennis nous propose quelques petites intrigues qui promettent d’enflammer encore davantage tout ça dans les prochains tomes.