Le titre, laissant sous-entendre que Rick et Carl ne sont (peut-être) pas les seuls survivants laisse une note d’espoir avant d’ouvrir le volume. L’épisode renoue avec le meilleur de la série : la survie en solitaire, puis en petits groupes, dans cet environnement hostile.

Les quatre premières cases de l’album, d’abord, soulagent : le plan répété au ras du sol d’un mort laisse apparaître le sabre de Michonne. Puis un gros plan nous la montre versant une larme devant le camping-car défoncé : elle nettoie le carnage devant la prison. Il n’y a aucun survivant et Michonne ne dit rien. Résignée mais solide, forte comme au premier instant.
L’épisode s’occupe alors un moment de Rick et Carl, et installe sur de longues pages une tension particulière, atroce de par ses possibles conséquences : le père sévèrement malade, le fils est potentiellement seul. Une sombre double page de Rick soigné par son fils laisse peu d’espoir mais le temps passe, jour et nuit alternent sur huit cases étirées d’une vue extérieure de leur refuge. Dehors tout est calme. L’épisode du téléphone arrive, et avec c’est la confirmation que Rick continue de perdre pied un peu plus avec la réalité. D’autant plus quand avec Carl il quitte cet abri, et emporte discrètement le téléphone.
Rien n’est jamais plus long que nécessaire dans Walking Dead, et bien vite Michonne les retrouve. Au petit matin, ce sont Maggie et Glenn, montés à cheval, qui les accompagnent à la ferme d’Hershel. L’occasion d’un temps calme, de repos, terrain de nouvelles confidences et tremplin de nouveaux espoirs. L’occasion d’aborder brièvement mais de manière assez subtile les réactions des enfants à l’horreur. Quand Carl semble solidement affronter le pire, se débrouiller avec, Sophia décide de fuir et d’oublier ses souvenirs les plus douloureux, jusqu’à nier l’existence de sa mère, Carol, morte, pour mieux se consacrer à Maggie, tangible, présente. Traumatisée, la petite fille refoule ses souvenirs pour ne pas se projeter.

Bientôt, de nouveaux venus amènent un nouveau départ.
Un épisode assez prenant d’entrée par le suspense pressant du premier enjeu autour de Carl, et dont le rythme qui s’allège avec les retrouvailles équilibre une narration parfois inégale. La dernière irruption vient mettre en cause leur naïveté, et la nôtre avec, quand le départ s’impose avec l’angoisse d’une menace jusqu’à présent insoupçonnée : ces hordes de zombies qui errent de par le pays, inévitables vagues de mort.
Il faut fuir et reprendre la route.

Matthieu Marsan-Bacheré
Matthieu_Marsan-Bach
8

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le 8 mars 2015

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