On a là un cas très particulier.
Chainsawman ne rentre pas dans les cases habituels des mangas.
On a une esthétique et une violence tout droits venus du Seinen, un protagoniste (et des personnages dans leur ensemble) relativement simples et avec des pouvoirs bien typés qui feraient penser à un Shonen classique, et une narration décousue qui ne correspond pas à grand chose de connu.
Le style graphique n'est pas très recherché, mais l'esthétisation banale de la violence donne un contraste assez inhabituel, et des combats fort prenants.
Mais c'est dans ses personnages que Chainsawman tient son gros point fort.
Notre héros est un simple garçon sans le sou et dépressif, dont le cœur se voit remplacé par un démon à tronçonneuse, lui conférant ainsi ses pouvoirs. Recruté par une agence gouvernementale, il va affronter d'autres démons afin de protéger l'humanité. En gros.
Les autres personnages marquants sont son rival et collègue, une autre démone, mais surtout sa patronne Makima. Ce personnage intriguant, fourbe et séducteur à la fois, concentre pas mal de ce qui fait le sel du manga, et ses défauts.
Car Chainsawman, c'est aussi une fin un peu bâclée et qui, malgré des rebondissements totalement inattendus (ce qui en soit est positif) et choquants, se perd dans la narration et n'arrive plus à faire passer ses idées. De même que les dessins chaotiques se caricaturent dans les derniers chapitres, et que l'on n'y comprend plus grand chose.
Chainsawman reste gravé dans l'esprit des lecteurs comme une œuvre avec un fort caractère, mais qui aurait bénéficié d'une vraie vision d'ensemble pour pouvoir exprimer au mieux ses messages et exploiter ainsi son ton si particulier.