Si le premier tome des All New X-Men avait au moins le mérite de démontrer que la lecture de la série était plus agréable en relié qu’en épisodique. Ces premiers épisodes se laissaient lire, sans pour autant être transcendants, loin de là, le gros souci venant de l’idée de base même de la série, à savoir l’arrivée des premiers X-Men à notre époque par l’intermédiaire du Fauve.
L’Ecole Jean Grey pour mutants accueille de nouveaux invités : les premiers X-Men. Arrivés dans notre présent, ils découvrent avec effroi ce que le futur leur a réservé. Quand ces adolescents rencontrent leurs homologues adultes, les étincelles fusent et la vie d’un X-Man se transforme à jamais.
L’épopée des X-Men orchestrée par Brian M. Bendis (New Avengers), Stuart Immonen et David Marquez (Ultimate Comics : Spider-Man) se poursuit avec cette deuxième saga complète. (Contient les épisodes #6 à 10.)
Contre toute attente, et surtout sans réelle explication, les premiers X-Men ont donc décidé de rester à notre époque. Malgré les horreurs qu’ils ont vues ou apprises. Enfin disons que c’est surtout Jean Grey qui a décidé cela et tout le monde à suivi.
Ce deuxième tome, à l’instar du premier, n’offre pas véritablement d’arc ou de saga comme le résumé de Panini essaie de nous le vendre. Nous assistons au gré de ces cinq chapitres à la découverte de notre présent, de leur futur, par les jeunes X-Men du passé. Et cela se passe plus ou moins facilement pour nos jeunes héros. Enfin, principalement pour trois d’entre eux, puisque le Fauve et Iceberg sont un peu mis de côté dans ce second volume.
Difficultés pour Jean Grey qui découvre son pouvoir télépathique et n’a pas encore le réflexe de ne pas lire l’esprit des gens qui l’entourent, ce qui peut être problématique lorsqu’on vient du passé et que l’on ne reconnait personne mais que tout le monde vous connaît.
Jean Grey est sans conteste le seul personnage que j’apprécie de ces jeunes X-Men (enfin pas tous les côtés, parce que l’aspect intransigeante fait assez froid dans le dos), ce personnage manquait vraiment à l’univers mutant. Malgré la force de conviction qu’elle peut montrer parfois ainsi que sa froideur, elle reste une jeune fille fragile qui se retrouve avec beaucoup, beaucoup de choses sur les épaules. Trop de choses. Joie, méfiance, et peur sont des sentiments qui pullulent chez les élèves et les professeurs de l’école à son encontre.
Cyclope n’est pas en reste. Il quitte son rôle de leader en devenir pour arriver à une époque où tout le monde le hais. Découvrir que dans l’avenir, dans son avenir, il va tuer son mentor, son « père » est assez perturbant. Mais ça l’est encore plus d’essayer de comprendre le chemin qu’il va arpenter pour devenir notre Cyclope. Si c’est un jeune homme perdu, c’est également un sombre crétin, un personnage manipulable. Bon on le serait à moins au vu de ce qui lui tombe dessus. Ce qui fait de lui la personne idéale pour Mystique, afin de semer quelques graines de discorde et de doute pour ses futurs plans. Il est assez surprenant de voir ce jeune Cyclope tellement niais être une telle girouette manipulable.
Enfin Angel, qui alors qu’il était opposé au fait de rester ici, va rencontrer sa version plus âgée et cela va finir de le convaincre de rentrer à son époque, que sa place n’est pas ici (ce que n’importe qui se dirait cela dit en passant…) mais à nouveau Jean Grey va surprendre tout le monde dans on intraitabilité !
Voilà à quoi se résume ce second tome, une suite de scènes, essayant de nous montrer la dureté de ce que les jeunes X-Men découvrent. Mais cela n’a pas d’effet empathique vu qu’ils ont décidé tout seul de rester ici. Ils n’ont alors plus qu’à assumer leurs actes. Et ces cinq nouveaux chapitres maintiennent mon impression de départ, leur décision n’apporte rien pour le moment.
Et si Bendis excelle toujours dans les phases de dialogues (la discussion entre Iceberg et Kitty à propos de Cap est juste hilarante !), ils nous proposent des scènes qui hérissent le poil. En tête le fait de faire de Cyclope un révolutionnaire qui se dédouane de ses actes alors qu’il n’est qu’un vulgaire assassin. Et c’est rageant de le voir réussir à semer le doute chez certains, de le voir faire passer les autres pour les méchants de l’histoire.
De même que cette rencontre entre le groupe de Cyclope et de Logan, qui ne tient pas ses promesses. Même si je ne m’attendais pas à un combat à mort, j’espérais plus qu’une joute verbale peu inspirée…
Des jeunes X-Men qui décident de rester contre toutes attentes, sans que l’on comprenne le plan de Bendis, une Mystique qui rentre en piste mais sans que l’on arrive à voir pour aller où, un Cyclope qui se pose en libérateur d’une cause alors qu’il n’est qu’un assassin, pas de fil rouge et une multitudes de scènes dignes des pires sitcom d’AB Production, l’humour ne fait pas tout ! En gros, il ne se passe rien ! Cinq épisodes qui donnent l’impression d’avoir lu du vent. Et je me dis alors que le démarrage de Bendis sur les mutants et bien loin de ce qu’il avait fait avec les Avengers. Dix épisodes sans qu’il ne se passe rien pour un titre phare c’est beaucoup trop. Et quand je dis qu’il ne se passe rien je parle de concret. Passer la surprise de voir les premiers X-Men arrivés, j’attends autre chose que neuf épisodes d’états d’âmes, de pleurnicheries et autres choses insignifiantes.
Graphiquement, Stuart Immonen est remplacé le temps de trois épisodes par David Marquez. Et je dois reconnaître (car ce n’était pas le cas en lisant la série en kiosque) que je trouve les traits de ce dernier plus agréable que le dessinateur numéro un du titre. Ses personnages sont plus jolis, plus expressifs, avec une palette d’émotions plus importantes. L’action est plus vivante, plus limpide et plus rythmé. Toutes les cases donnent l’impression d’avoir été travaillée, ce qui n’est pas forcément le cas avec les deux chapitres d’Immonen.
Bref, le premier tome m’avait surpris, car sans être transcendant il offrait une lecture qui s’avérait plus plaisante qu’en kiosque. Ce deuxième tome n’offre pas du tout la même surprise. Les épisodes me semblent aussi ternes et sans intérêt qu’en kiosque, sans doute car il ne se passe rien de palpitant, rien qui ne donne envie de tourner la page, rien qui ne nous fasse vibrer. Une énorme déception pour moi, j’attends autre chose de la part de Bendis, et je refuse de voir la série phare des mutants se résumer à une vulgaire parodie de Premiers Baisers… Pour moi, pour le moment, et au vu des épisodes suivants, le coup des premiers X-Men est juste un gros coup en forme de ballon de baudruche qui se dégonfle déjà. Un peu comme tous les personnages qu’il a fait rentrer chez les Avengers…