(extrait de la critique à charge de Chroniques de Jerusalem)
Avec Chroniques Birmanes arrive le déclin dans la qualité du contenu des oeuvres de Guy Delisle... baisse de qualité qui se conjugue avec le départ de l'Association pour passer chez Shampoing (je ne crois pas que ce soit liés, mais bon, c'est un fait).
Dans les deux formidables opus précédent, Guy Delisle, jeune animateur canadien était responsable de studios d'animation dans des pays asiatiques regorgeant de bons animateurs à pas chers... mais où les droits de l'homme n'était pas à l'ordre du jour.
Son trait minimal lui servait à donner un tableau par touche de détails révélateurs, entrecoupé de propos passionnant, sur son activité professionnelle. Guy Delisle réussissait de faire du grand vide de la vie d'un expatrié en zone hostile, quasiment bloqué en exil intérieur, une véritable petite enquête sur ses pays de résidence et une descente dans la solitude de l'individu.
Ici, le personnage de Delisles, probablement handicapé par son nouveau rôle de père à la maison va moins loin et, au lieu de se plonger dans le détail du pays où il traine sa poussette semble prendre plus d'intérêt aux couches de son môme qu'à son pays de résidence.
On approche du fond lors d'une virée en poussettes devant la résidence surveillée de l'ancien présidente en dissidence. Des considérations politiques d'une profondeur digne d'une réunion d'un syndicat étudiant en première année en socio viennent donner une lourdeur d'éléphant en crise de boulimie a un propos dont la légerté ne tient plus qu'à l'absence de fond.
Bref, un livre bien creux, célébré par une critique qui doit se rattraper après avoir raté les deux premiers opus. Du carnet de voyage à la sauce autobio de père au foyer, un intérêt assez faiblard, même si c'est toujours aussi bien dessiné et raconté.